(crédit : Adobe Stock/Renaud David).
➤ Renaud David, médecin au CHU de Nice, étudie les impacts du son sur la santé
— C’est dans le cadre d’un travail sur les maladies neurodégénératives que Renaud David du CHU de Nice s’intéresse à la question du bruit. A quelques jours de la fin de la consultation publique lancée par la Métropole sur cette problématique, nous l’avons rencontré.
≈ Quel Est Le Point De Départ ?
— Je suis psychiatre, je travaille sur les troubles de la mémoire et les commotions cérébrales chez les sportifs. La problématique du bruit est venue à moi alors que je m'intéressais aux pathologies dégénératives.
• Des travaux démontrent que les seniors qui les déclarent souffraient de troubles sensoriels – olfactifs, auditifs, visuels – non dépistés. Un peu plus tard, il y a eu la pandémie : les bruits ont changé, leur perception a changé…
• Les gens ont entendu les oiseaux, mais aussi cette soufflerie insupportable et tous ces sons lancinants qui, jusque-là, étaient camouflés par d’autres. Ça a été une prise de conscience de l’impact véritable du son.
≈ Que Mettez-Vous En Place ?
— J’organise La semaine du son de l’UNESCO et, dans ce cadre-là, je suis entré en contact avec Richard Chemla, adjoint au maire en charge de la santé, et Arnaud Cristini, chef de service à la Métropole.
• Des actions concrètes ont déjà été mises en place. Je suis aussi associé à la consultation publique en cours.
• La problématique du bruit est bien prise en considération : il est essentiel d’avoir des politiques urbaines fortes.
• Le bruit a une incidence sur notre santé mentale et notre santé somatique - risques cardio-vasculaires, d’AVC, etc. »
≈ Quels Conseils ?
En réalité, ce n’est pas le bruit intense et soudain qui est le plus toxique.
• Notre oreille est très sensible aux sons compressés que l’on ne sait pas vraiment déceler : certaines musiques, radios, podcast. Ceux qui sortent en boîte de nuit, vont dans des concerts, doivent mettre des bouchons.
• L’écoute prolongée de musique au casque est aussi risquée.
• Enfin, les seniors doivent se faire dépister sous peine d’aggraver la situation et de déclencher d’autres troubles.
• Mais attention à ne pas diaboliser complètement le son : certains sont thérapeutiques. Comme les sons blancs ou roses.
— Mercredi 5 mars 2025
—■ L’Essentiel Nice —