22 janvier 2025

≡ Alpha Et Oméga, Le Symbolisme…

 


La Tradition Chrétienne Assimile Souvent Jésus-Christ À L’alpha Et L’oméga. Cela Symbolise L’éternité Du Christ, Il Est Au Commencement De Tout ; (Premier Chapitre De L’Évangile Selon Saint-Jean), Il Est Aussi Jusqu’à La Fin Du Monde (Apocalypse Selon Saint-Jean).



— Ces deux lettres se trouvent au début et à la fin de l’alphabet grec. Comme elles sont censées contenir la clef de l’univers, celui-ci est entièrement enfermé entre ces deux extrémités. 



— L’alpha Et L’oméga symbolisent donc la totalité de la connaissance, la totalité de l’être, la totalité de l’espace et du temps.



—L'auteur de l'Apocalypse attribue ces deux lettres à Jésus-Christ, le témoin fidèle, le Premier né d'entre les morts, le Prince des rois de la Terre… 



C'est moi l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu. Il est, il était et il vient, le Maître de tout. (Apocalypse 1, 4-8). C’est signifier que le Christ est le principe et la fin de toute chose. C'est l'expression hellénisée de la pensée d'Isaïe :



Quel est l'auteur de cette geste? 



Sinon, celui qui appelle les générations dès l'origine,

Moi Yahvê qui suis le premier et serai avec les derniers! (41, 4)… 

Je suis le premier et le dernier; moi, excepté, il n'y a pas de Dieux (44,6 - 8)



La révélation s'est précisée dans l'Apocalypse (21, 5-8).



— On Observe que plusieurs termes, outre l'Alpha et l'Oméga, sont employés ici dans un sens symbolique : Eau, symbole de vie, devenue symbole de l'esprit, source de la vie spirituelle; le feu dévorant, symbole des supplices de l'enfer et de la mort éternelle devant Dieu.



— De même (Apocalypse, 22, 13-15) : les mots Arbre De Vie, Cité, Portes, sont des symboles qui s'inscrivent dans le cadre de l'Alpha et l'Oméga, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin. 



— Ces deux lettres se trouvent fréquemment inscrites sur la Croix du Christ.



De nos jours, Teilhard de Chardin a utilisé ces deux lettres grecques pour exprimer une théorie nouvelle de l'évolution universelle, qui tend à constituer une « noosphère » (Dans la philosophie de Teilhard de Chardin, sphère de l’esprit), par une spiritualisation progressive des êtres et de la conscience. 



Il dénonce d'abord une tendance de l'esprit moderne qui verrait dans révolution une dépersonnalisation progressive et une collectivisation des êtres dans une énergie commune. 



Il lui oppose sa conception d'un « Univers Personnalisant ». Pour lui, en effet, l'union différencie, du moins l'union telle qu'il l'entend; … 



En Oméga s'additionne et se ramasse, dans sa fleur et son intégrité, la quantité de conscience peu à peu dégagée sur Terre par la « Noogènèse »… Plus profond que tous ses rayons, le foyer même de notre conscience : voilà l'essentiel qu'il s'agit pour Oméga de récupérer pour être vraiment Oméga… 


Pour se communiquer, mon ami doit subsister dans l'abandon qu'il fait de soi : autrement le don s'évanouit. 



D'où cette conclusion inévitable que la concentration d'un Univers conscient serait impensable si, en même temps que tout le Conscient, elle ne rassemblait en soi toutes les consciences… (Le Phénomène humain, p. 286, 289-291, Paris, 1955)



Le point Oméga symbolise le terme de cette évolution vers la « noosphère », la sphère de l'esprit, vers laquelle convergent toutes les consciences et où l'humain serait en quelque sorte divinisé dans le Christ.



— Source Documentaire : Dictionnaire des symboles 

— Jean Chevalier-Alain Gheerbrant —




Aron O’Raney —




≡ Abandon De Soi Et Souffrance

 Seul Amour Véritable, L’abandon De Soi… 


Si J’avais Un Ami Et Que Je L’aime Pour Les Bienfaits Qu’il Peut Me Procurer, Selon Mon Bon Vouloir, Ce N’est Pas Mon Ami Que J’aimerais, Mais Moi-Même. 



•— Je dois aimer mon ami pour les bienfaits qu'il lui plaît de m'accorder, pour ses vertus propres : pour cela et pour rien d'autre que ce qui lui appartient. Cette façon d'aimer mon ami, que je viens d'évoquer, est la seule juste. 


•— Il en va de même pour l'homme qui se tient dans l'amour de Dieu, qui ne cherche rien pour lui-même ni en Dieu, ni en lui-même, ni en quoi que ce soit, mais qui n'aime que Dieu, pour les bienfaits qu'il lui plaît d'accorder, pour la bonté de sa nature, pour cela et pour rien d'autre que ce qui lui appartient; c'est là le seul amour juste.


•— Écoutons notre Seigneur : « Celui qui a abandonné quelque chose pour moi et en mon nom, je veux lui rendre au centuple, avec en plus la vie éternelle. » 


Mais si tu le fais pour être remboursé au centuple et pour la vie éternelle, tu n'as rien abandonné; non, quand bien même tu espérerais mille fois ta mise, tu n'as rien abandonné; c'est à toi-même qu'il faut renoncer, sans aucune restriction : c'est alors que tu renonces à bon escient. 


Un homme, il y a peu, est venu me trouver; il avait abandonné, me dit-il, de considérables richesses avec le dessein et le motif de sauver son âme. 


Ah, ai-je pensé, combien peu représente ce que tu as abandonné! Il n'y a là que sottise, de quelque manière qu'on envisage ton sacrifice. 


•— Si tu veux renoncer, c'est à toi qu'il faut renoncer. L'homme qui a renoncé à lui-même atteint une telle complétude que le monde ne peut le supporter.



Quand Dieu Lui-Même Souffre Avec Nous, Ce N’est Plus Une Souffrance



•— En Troisième Lieu, Je Dis : Que Dieu est avec nous dans la souffrance, cela signifie qu’il souffre lui-même avec nous. 


Vraiment, celui qui connaît la vérité sait que je dis vrai. Dieu souffre avec l'être humain, oui, à sa manière, il souffre même incomparablement plus que celui qui souffre, que celui qui souffre pour Dieu. 


•— Or je dis : Si Dieu lui-même veut souffrir, il est juste que je souffre aussi, car si je suis dans une juste disposition, je veux ce que Dieu veut. Tous les jours je demande et Dieu m'apprend à demander : « Seigneur, que ta volonté soit faite! » 


Et pourtant, quand Dieu veut la souffrance, je me plains de souffrir. C'est un grand tort. 


•— J'affirme avec assurance que Dieu souffre si volontiers avec nous et pour nous, que, quand nous souffrons seulement pour lui, Dieu lui-même souffre sans souffrir. 


Pour lui, souffrir est en effet si délectable que ce n'est pas une souffrance. 


•— C'est pourquoi, si nous sommes dans une juste disposition, la souffrance ne serait pas pour nous une souffrance, ce serait pour nous joie et consolation.




■— Maître Eckart (1260-1327) —