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17 septembre 2024

À Dieu… Supplications…

              


Dans Les Jours Anciens, Lorsque Le Premier Frémissement De Parole Vint À Mes Lèvres, Je Gravis La Montagne Sainte Pour M'adresser À Dieu, Disant : 



« Maître, je suis Ton esclave. Ta volonté cachée est ma loi, et je T'obéirai à jamais. »


Mais Dieu ne répondit pas et disparut, telle une puissante tempête.



Mille ans plus tard, je gravis la montagne sainte et, de nouveau, je parlai à Dieu, disant :


« Créateur, je suis Ta création. Du limon de la Terre Tu m'a façonné, et à Toi je me dois tout entier. »


Et Dieu ne répondit pas, mais disparut, comme un millier d'ailes agiles. 



Mille ans plus tard, je gravis la montagne sainte et m'adressai de nouveau à Dieu, disant :


« Père, je suis Ton fils. Par pitié et amour, Tu m'as donné naissance et, à travers l'amour et l'adoration, j'hériterai de Ton royaume. » 



Mais Dieu ne répondit toujours pas et disparut, comme la brume qui voile les lointaines collines.



Mille ans plus tard, je gravis la montagne sainte pour parler, de nouveau, à Dieu, disant :


« Mon Dieu, mon but et mon accomplissement; je suis Ton Hier, et Tu es Mon demain. Je suis Ta racine dans la Terre, et Tu es ma fleur dans le Ciel, et ensemble nous croissons à la face du Soleil. »



Dieu Se Pencha Alors Sur Moi Pour Me Susurrer À L'oreille Des Mots Pétris De Douceur Et M'enlaça, Comme La Mer Enlace Le Ruisseau Qui Coule Vers Elle.



Et Quand Je Descendis Dans Les Vallées Et Les Plaines,

Dieu Y Était Aussi. 



— Extrait de « Le Fou » (The Madman)

— New York City, 1918 — 



Khalil Gibran —



09 mai 2011

Khalil Gibran, Fragments De Vie


Khalil Gibran Fragments De Vie1

Khalil Gibran Est Un Poète Et Peintre, Originaire Du Moyen-orient. Chrétien Du Rite Maronite.

Son Église Jugera Hérétique Son Troisième Livre, « Esprits Rebelles », Qui Fut Brûlé En Place Publique Par Le Pouvoir Ottoman En 1908.

Il a souvent été comparé à William Blake, et il est aussi appelé le « Victor Hugo libanais » par l’écrivain Alexandre Najjar.

➤ Au Liban —

Khalil Gibran est né dans la ville de Bcharré au nord Liban. Sa mère Kamlé fille d’un prêtre du rite maronite, était veuve quand elle épousa, son père prénommé lui aussi Khalil.

La condition modeste de ses parents ne permit pas à Gibran de recevoir l’éducation qui lui convenait dans son enfance. Cependant, les prêtres qui visitent régulièrement sa famille l’instruisent sur la langue arabe et syriaque, et la Bible.

Le père de Gibran travaille d’abord comme apothicaire, mais après une dette de jeu qu’il est incapable de payer, il se met au service d’un administrateur local ottoman. 

Vers 1891 des plaintes dénonçant le comportement de cet employeur, provoquent une procédure judiciaire, et l’investigation de ses biens et du personnel à son service.

Le père de Gibran, mis aussi en cause, est alors incarcéré sur des allégations de détournement de fonds, et les biens de sa famille sont confisqués par les autorités. 

Privée de logement, Kamlé la mère de Gibran, décide alors de quitter le Liban, pour rejoindre son frère aux États-Unis.

Le père de Gibran est libéré en 1894, mais Kamlé sa mère, s’en va malgré tout aux États-Unis le 25 juin 1895 avec Khalil, ses jeunes sœurs Mariana et Sultana, et l’aîné son demi-frère Boutros.

Khalil Gibran Fragments De Vie2

La Vie aux États-Unis

Arrivée aux États-Unis la famille Gibran s’installe dans le South End de Boston, où se trouve déjà une grande communauté libanaise. Kamlé la mère commence alors à travailler comme couturière itinérante, vendant de la dentelle et du lin de porte en porte. 

Khalil entre à l’école le 30 septembre 1895. Il est placé dans une classe réservée aux immigrants, dans une école d’art de Boston.

Grâce à ses enseignants, il est introduit dans le milieu artistique de Boston, où il fréquente alors, des photographes, et éditeurs. Ses nouvelles relations l’encouragent et le soutiennent dans ses efforts de création. 

Ainsi un éditeur publie déjà en 1898 les dessins de Gibran, en couverture de ses livres. 

La mère de Gibran et son frère aîné Boutros, souhaitent maintenir Khalil dans le patrimoine culturel d’origine, alors qu’il est attiré par l’art occidental.

Retour Au Liban —

Ainsi, à l’âge de quinze ans, Khalil retourne au pays natal, et entre à l’école Al-Hikmah, puis à l’institut d’enseignement supérieur de Beyrouth, des institutions qui sont gérées par les maronites.

Il étudie une grande variété de sujets, outre ceux qui font partie de son programme, et se plonge dans la littérature arabe, ancienne et moderne. Il se familiarise aussi avec les mouvements littéraires contemporains du monde arabe.

Khalil crée un magazine littéraire « étudiant » avec un camarade de classe, et il est élu à cette époque « poète du collège ». Gibran s’apprête alors à repartir pour les États-Unis, car la santé de ses proches devient préoccupante.

Dans le courant du mois d’avril 1902, il apprend le décès de Sultana sa sœur, emportée par la tuberculose, à l’âge de quatorze ans. 

Art et Poésie, Retour aux États-Unis —

Il arrive à Ellis Island le 10 mai 1902, après ses années d’immersion au Liban.

En mars 1903, Boutros, son frère ainé, atteint lui aussi par la tuberculose, rend son dernier soupir. La suite funeste s’achève peu après par le décès de Kamlé, sa mère qui succombe, au mois de juin des suites d’un cancer.

Il ne reste plus alors à Khalil pour toute famille, que Marianna sa seconde sœur qui subsiste difficilement, grâce à un modeste emploi de couturière.

Gibran expose pour la première fois ses dessins en 1904 à Boston.

Au cours de l’exposition, il fait la connaissance de Elizabeth Mary Haskell, directrice de la Galerie d’art, une professionnelle respectée, de dix ans son aînée. Il s’en suit une solide amitié qui subsistera jusqu’à la fin de sa vie.

Elizabeth a beaucoup influencé la vie, mais aussi la carrière artistique de Gibran. Quoique discrète, leur correspondance révèle une grande intimité exaltée.

En 1908, Gibran quitte Boston, pour étudier l’art auprès de Auguste Rodin à Paris durant deux ans. 

Il rencontre pendant ce séjour Youssef Howayek, qui deviendra un partenaire en art, mais aussi et surtout un grand ami.

À l’issue de cette période d’étude en France, il repart pour les États-Unis.

Quelques Anecdotes —

Juliet Thompson, l’une des relations de Gibran, a rapporté quelques anecdotes sur sa vie. Elle se souvient qu’il a rencontré Abdu’l-Bahá, le chef spirituel de la foi Bahaï, lors de sa visite aux États-Unis dans les années 1911 — 1912.

Juliet Thompson rapporte aussi que tout au long de l’écriture du livre « Jésus, le Fils de l’homme », Gibran pensait encore beaucoup à Abdu’l-Bahá, qui l’avait fortement impressionné.

Barbara Young dans son livre « This Man from Lebanon » une étude sur Khalil Gibran, raconte qu’il a été incapable de dormir la nuit, ayant précédé sa rencontre avec Abdu’l-Bahá, qui venait poser pour ses portraits.

Bien des années après la mort de Abdu’l-Bahá, pendant la projection d’un enregistrement qui lui était consacré, Gibran les larmes aux yeux, fit encore son éloge, et quitta la scène en pleurs.

Khalil et L’écriture —

Alors que la plupart des premiers écrits de Gibran sont publiés en arabe, la majeure partie de son œuvre après 1918, fut rédigée et publiée en anglais.

Son premier livre en 1918 « Le Fou », est un petit recueil d’aphorismes et de paraboles bibliques, qui se situent à mi-chemin entre poésie et prose.

Gibran a également contribué à la création de la « New York Pen League » (al-Mahjar), une association d’auteurs Libano-Américains, dans laquelle se trouvaient des écrivains notoirement connus tels, Ameen Rihani, Elia Abou Madi et Mikhail Naimy, et bien d’autres.

Une grande partie de l’œuvre de Gibran est étroitement liée au christianisme, les thèmes de l’amour, de la croyance, et de la spiritualité, sont omniprésents dans ses textes.

La poésie de Gibran est admirable de couleur et d’expression, ses concepts de la vie, s’expriment dans la pleine profondeur spirituelle, qui l’a toujours habité.

L’un des ouvrages le plus connu de Gibran est « Le Prophète » qui fut publié en 1923 dans plus de vingt langues.

Cette œuvre composée de vingt-six textes poétiques, était particulièrement populaire, durant les années 1960, « Le Prophéte » est devenu l’un des best-sellers des livres du XXe siècle aux États-Unis.

Une de ses plus importantes contributions à la poésie, dans le monde anglophone, est tirée de « Sand and Foam » (1926), qui se lit ainsi :  « La moitié de ce que je dis est dénuée de sens, mais je le dis de façon à ce que l’autre moitié puisse vous joindre ». 


— Lundi 9 Mai 2011


Aron O’Raney —