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15 septembre 2025

≡ L’existence Du Prophète Moïse Enfin Attestée ?



✝️ Une Découverte Relance Le Débat. Entre Foi Et Histoire, Cette Révélation Ouvre Un Champ Des Possibles Fascinant Et Inattendu.



Sur le site énigmatique de Serabit el-Khadim, perché dans le Sinaï égyptien, une récente découverte archéologique vient bouleverser notre vision de l’Histoire. 


— En effet, des inscriptions gravées dans la roche, il y a plus de 3.800 ans, pourraient constituer les plus anciennes références extra-bibliques à Moïse jamais retrouvées. Cette révélation, portée par l’archéologue israélien Michael S. Bar-Ron, ouvre un débat fascinant mêlant foi, Histoire et rigueur scientifique.



Une découverte inédite



Après huit années d’étude minutieuse, le chercheur israélien a analysé les parois rocheuses de Serabit el-Khadim grâce à des scanners 3D mis à disposition par le Harvard Semitic Museum. De cette enquête est ressorti un corpus de 23 mots en écriture proto-sinaïtique, une forme archaïque d’alphabet sémitique datée d’environ –1800 à –1500 avant Jésus-Christ. Certains de ces termes sembleraient renvoyer explicitement au Prophète de l’Exode : « zot mi’Mosche » (« de la part de Moïse ») ou encore « ne’um Mosche » (« une phrase de Moïse »).


Le lien avec le peuple d’Israël est renforcé par la présence d’inscriptions évoquant « El », une divinité hébraïque primitive. Ce dernier aurait même supplanté d’autres mentions faites à Hathor, la déesse égyptienne de l’amour, de la sexualité, de la maternité, de la musique et de la joie, vénérée sur ce site minier. Cette découverte suggère ainsi une possible rupture théologique et culturelle.


Toutefois, cette hypothèse reste controversée. Des égyptologues, comme Thomas Schneider, estiment que la lecture de Bar-Ron pourrait être erronée, car le déchiffrement du proto-sinaïtique reste difficile. Une mauvaise identification de certaines lettres pourrait fausser l’interprétation, donnant l’illusion d’un lien avec le prophète Moïse.



Moïse et l’Exode



Avant cette découverte, aucune preuve archéologique indiscutable n’établissait l’existence de Moïse ni celle de l’Exode en dehors du récit biblique. Le consensus actuel dans la communauté scientifique est que l’archéologie ne confirme ni n’infirme l’Exode, faute d’indices matériels.


Un jalon important reste, toutefois, la stèle de Mérenptah, vers –1200, qui mentionne pour la première fois l’existence d’un peuple appelé « Israël » en Canaan. Si elle ne parle ni de Moïse ni de l’Exode, elle atteste qu’un groupe identifié comme israélite existait déjà à la fin du XIIIe siècle av. J.-C. Certains chercheurs ont même proposé que Mérenptah, plutôt que Ramsès II, pourrait correspondre au pharaon de l’Exode, mais cela reste une hypothèse.


Moïse, pour sa part, demeure une figure fondatrice du judaïsme. Selon la tradition, ce premier prophète du peuple élu libéra les israélites de l’esclavage égyptien, reçut les Dix Commandements au mont Sinaï et guida son peuple pendant quarante ans à travers le désert jusqu’à la Terre promise. Mais pour nombre d’historiens, son existence historique est loin d’être établie. Certains voient en lui une figure composite, fruit du mélange de plusieurs récits et de souvenirs historiques, comme l’expulsion des Hyksôs, un peuple d’origine asiatique chassé d’Égypte vers –1550.



Restons prudents



Si les inscriptions de Serabit el-Khadim sont authentifiées, elles pourraient constituer la plus ancienne mention matérielle attribuée à Moïse, antérieure de près de deux millénaires à toute autre référence extra-biblique. Selon Bar-Ron, leur caractère personnel et poétique laisse penser qu’elles pourraient avoir été gravées par un scribe connaissant les hiéroglyphes égyptiens, mais préférant le proto-sinaïtique pour délivrer un message intime ou sacré.


Néanmoins, Bar-Ron lui-même appelle à la prudence. Il souligne que tirer des conclusions sur la base d’une ou deux inscriptions isolées serait téméraire ; c’est l’ensemble du corpus qui doit être étudié, confronté et validé par ses pairs. Il déclare ainsi que « tirer des conclusions sur la base d’une ou deux inscriptions serait faible, effectivement, mais elles reposent plutôt sur ce que l’on comprend de l’ensemble complet découvert à Serabit el-Khadim. Je ne saurais trop insister sur l’importance de lire la protothèse que j’ai publiée. »


Le champ des possibles reste donc ouvert. Cette découverte, si elle était confirmée, pourrait déclencher une nouvelle dynamique d’études interdisciplinaires mêlant épigraphie, égyptologie, histoire et théologie.




— Source documentaire : Boulevard Voltaire

— Samedi 30 août 2025





Eric de Mascureau —




09 septembre 2025

≡ Que dit la Bible, de la guerre ?

Les textes religieux sont encore mobilisés pour justifier des guerres contemporaines, comme celle menée par Israël dans la bande de Gaza depuis les attentats du 7 octobre 2023. Mais que disent vraiment la Bible, le Coran et la Torah de la guerre ? Mohammed Saber/EPA/AAP



✝️ Les guerres sont souvent menées au nom de conceptions religieuses. Mais que disent vraiment les textes fondamentaux du christianisme, de l'islam et du judaïsme sur la guerre et ses justifications ?



Nous avons demandé son avis à un expert du monothéisme.



La Bible présente la guerre comme une réalité inévitable de la vie humaine. Cela est illustré par cette citation du livre de l'Ecclésiaste : Il y a une saison pour tout […] un temps pour la guerre et un temps pour la paix.



En ce sens, la Bible reflète les expériences des auteurs, mais aussi de la société qui a façonné ces textes pendant plus de mille ans : celle du peuple hébreu. Durant l'Antiquité, celui-ci a en effet connu la victoire, mais aussi la défaite, en tant que petite nation parmi les grands empires du Proche-Orient ancien.


En ce qui concerne le rôle de Dieu dans la guerre, nous ne pouvons ignorer le caractère problématique de la violence associée au divin. Parfois, Dieu ordonne au peuple hébreu de partir en guerre et de commettre des actes de violence horribles. Deutéronome 20 en est un bon exemple : le peuple de Dieu est envoyé à la guerre avec la bénédiction du prêtre, bien qu'il soit d'abord demandé aux combattants de proposer des conditions de paix. Si les conditions de paix sont acceptées, la ville est réduite en esclavage. Dans d'autres cas cependant, l'anéantissement total de certains ennemis est demandé, et l'armée hébraïque reçoit l'ordre de détruire tout ce qui ne sera pas utile plus tard pour produire de la nourriture.


Dans d'autres cas, la guerre est interprétée comme un outil à la disposition de Dieu, une punition durant laquelle il utilise des nations étrangères contre le peuple hébreu parce qu'il s'est égaré (Juges 2 : 14). Il est également possible d'identifier une éthique sous-jacente aux textes consistant à traiter les prisonniers de guerre de manière juste. Moïse ordonne que les femmes capturées pendant la guerre soient traitées comme des épouses et non comme des esclaves (Deutéronome 21), et dans le deuxième livre des Chroniques, les prisonniers sont autorisés à rentrer chez eux.


En opposition à cette conception de la guerre considérée comme autorisée par Dieu, de nombreux prophètes hébreux expriment l'espoir d'une époque où Il leur apportera la paix et où les peuples «ne s'adonneront plus à la guerre» (Michée 3 : 4), transformant plutôt leurs armes en outils agricoles (Isaiah 2 : 4).


La guerre est considérée comme le résultat des péchés de l'humanité, un résultat que Dieu transformera finalement en paix. Cette paix (en hébreu : shalom) sera plus que l'absence de guerre, puisqu'elle englobera l'épanouissement humain et l'unité des peuples entre eux et avec Dieu.

Dans le christianisme, la guerre est considérée comme le résultat des péchés de l'humanité, un résultat que Dieu transformera finalement en paix. Joe Castro/AAP



La majeure partie du Nouveau Testament a été écrite au cours du premier siècle de notre ère, alors que les Juifs et les premiers chrétiens constituaient des minorités au sein de l'Empire romain. Dans ce texte, la puissance militaire de Rome est ainsi sévèrement critiquée et qualifiée de maléfique dans des textes comme l'Apocalypse, qui s'inscrivent dans une démarche de résistance. De nombreux premiers chrétiens refusaient, par exemple de combattre dans l'armée romaine.


Malgré ce contexte, Jésus ne dit rien de spécifique sur la guerre, mais rejette cependant de manière générale la violence. Lorsque Pierre, son disciple, cherche à le défendre avec une épée, Jésus lui dit de la ranger, car cette épée ne ferait qu'engendrer davantage de violence (Matthieu 26:52). Cela est conforme aux autres enseignements de Jésus, qui proclame ainsi «heureux les artisans de paix», qui commande de «tendre l'autre joue» lorsqu'on est frappé ou d'«aimer ses ennemis».


En réalité, on trouve diverses idéologies concernant la guerre dans les pages de la Bible. Il est tout à fait possible d'y trouver une justification à la guerre, lorsqu'on souhaite le faire. Il est cependant tout aussi possible d'y trouver des arguments en faveur de la paix et du pacifisme. Plus tard, les chrétiens développeront les concepts de «guerre juste» et de pacifisme sur la base de conceptions bibliques, mais il s'agit là d'interprétations plutôt que d'éléments explicites inscrits dans le texte.


Pour les chrétiens, l'enseignement de Jésus fournit par ailleurs un cadre éthique permettant d'interpréter à travers le prisme de l'amour pour ses ennemis les textes antérieurs sur la guerre. Jésus, contrepoint à la violence divine, renvoie les lecteurs aux prophètes de l'Ancien Testament, dont les visions optimistes imaginent un monde où la violence et la souffrance n'existent plus et où la paix est possible.



Robyn J. Whitaker —, professeure spécialiste du Nouveau Testament 

Au sein de l'établissement théologique australien University of Divinity.




— Source documentaire : The Conversation Com

— Jeudi 21 août 2025




Robyn J. Whitaker —




29 août 2025

≡ Le plus ancien monastère chrétien du monde…

Le plus ancien monastère chrétien encore en activité, Sainte-Catherine du Sinaï, est menacé par un projet touristique. Hejna/Wikimedia Commons, CC BY


Le plus ancien monastère chrétien du monde bientôt exproprié ? La justice égyptienne relance les tensions au Sinaï.


Le monastère Sainte-Catherine du Sinaï en Égypte est reconnu comme le plus ancien établissement monastique chrétien encore en activité. Une décision rendue fin mai 2025 par la Cour d'appel égyptienne fait planer une menace sans précédent sur son avenir.


Édifié en 548 sur ordre de l'empereur byzantin Justinien Ier, au pied du mont Moïse, à 1.570 mètres d'altitude, le monastère Sainte-Catherine occupe une place singulière dans l'histoire religieuse et culturelle de l'humanité. Niché au cœur d'un massif aride et majestueux, ce lieu sacré, également connu sous le nom de monastère de la Transfiguration — a traversé les siècles sans interruption, abritant une communauté chrétienne fidèle à la tradition orthodoxe orientale.


Il constitue un témoignage unique de la continuité du monachisme tardo-antique, tel qu'il s'est développé dans l'Orient méditerranéen à partir des premiers ermites du désert. Ce sanctuaire millénaire, dont les murailles de pierre enferment une exceptionnelle bibliothèque de manuscrits anciens et une collection inestimable d'icônes byzantines, fut dès l'origine un carrefour spirituel, accueillant pèlerins, savants et voyageurs de toutes confessions.


Une expropriation au profit de l'État égyptien


Relevant canoniquement du patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, cette institution multiséculaire voit aujourd'hui son existence même remise en question. L'arrêt rendu par la Cour d'appel égyptienne fin mai 2025 ouvre, en effet, la voie à une possible expropriation de ses terres au profit de l'État, accompagnée de la menace d'expulsion de sa communauté monastique, forte d'une vingtaine de moines, pour la plupart d'origine grecque. Un tel scénario mettrait un terme brutal à une présence spirituelle ininterrompue depuis près de quinze siècles, dans un lieu où la prière, l'hospitalité et la conservation du savoir sacré ont toujours été au cœur de la vocation monastique.


Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2002, le monastère Sainte-Catherine se trouve ainsi confronté à une érosion préoccupante de son autonomie séculaire. Ce processus, s'il devait se poursuivre, risquerait non seulement d'altérer l'équilibre délicat entre tradition religieuse et souveraineté égyptienne, mais aussi d'effacer une part précieuse de la mémoire vivante du christianisme oriental, conservée au prix d'un isolement assumé et d'une fidélité sans faille à l'esprit du désert.


Agenda politico-religieux ou patrimonialisation ?


L'origine de cette crise remonte aux années qui ont suivi la révolution égyptienne de 2011. Sous l'impulsion du gouvernement alors dominé par les Frères musulmans (de juin 2012 à juillet 2013, NDLR), des procédures judiciaires furent engagées afin de contester les droits fonciers du monastère. Ces démarches, révélatrices d'une volonté politique d'affirmer la souveraineté de l'État sur des lieux à forte charge symbolique, ont abouti à la décision récemment rendue, laquelle redéfinit en profondeur les rapports entre la communauté religieuse et les autorités civiles.


Désormais, les moines du monastère Sainte‑Catherine du Sinaï ne sont plus considérés comme propriétaires, mais comme de simples «occupants autorisés», bénéficiant d'un droit d'usage strictement limité à leurs fonctions liturgiques.


Avant la décision juridique de 2025, ils ne disposaient vraisemblablement d'aucun titre de propriété formel : aucune preuve d'enregistrement cadastral ou d'acte notarié ne vient attester d'un droit de propriété légalement établi. Leur présence continue depuis près de mille cinq cents ans constituait toutefois un ancrage patrimonial implicite, reposant sur une forme de légitimité historique, voire coutumière. Le droit égyptien admet, dans certaines circonstances, que l'usage prolongé d'un bien puisse fonder un droit réel d'usage – sans pour autant conférer un droit de pleine propriété ou de disposition. Ce type de tenure, parfois désigné sous le nom de ikr, demeure subordonné à la reconnaissance étatique et ne suffit pas, en lui-même, à faire valoir un droit de propriété au sens strict.


La décision de 2025 clarifie ainsi une situation juridique jusque-là ambivalente, en affirmant explicitement la propriété de l'État tout en maintenant un droit d'usage limité pour la communauté monastique.


Un projet touristique


Selon des sources locales bien informées, cette évolution juridique s'inscrit dans le cadre d'un vaste projet de réaménagement territorial lancé en 2020 sous le nom de «Grande Transfiguration». L'objectif affiché est de faire de la région de Sainte-Catherine une destination touristique de premier plan, centrée sur le tourisme religieux, écologique et thérapeutique.


Dans cette perspective, la présence monastique, avec ses exigences de retrait, de silence et de stabilité, peut apparaître comme un obstacle à la conversion du site en un pôle d'attraction touristique intégré – avec, à terme, le risque que le monastère ne soit progressivement vidé de sa vocation spirituelle et transformé en musée, rattaché aux logiques d'un patrimoine marchandisé.


Inquiétude des autorités grecques


La situation a suscité une vive inquiétude au sein des autorités grecques. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis est intervenu personnellement auprès du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi pour plaider la cause du monastère et de ses moines, soulignant l'importance de préserver l'intégrité spirituelle, historique et culturelle de ce site inestimable, dont la Grèce se considère coresponsable au regard de ses liens ecclésiologiques et historiques avec la communauté des moines orthodoxes du Sinaï.


En réponse à la controverse croissante, la présidence égyptienne a publié, le 30 mai 2025, un communiqué officiel dans lequel elle réaffirme son attachement au respect du statut sacré du monastère. Ce texte vise à contrecarrer les accusations selon lesquelles le projet de la Grande Transfiguration inclurait une évacuation du site ou une remise en cause de la présence monastique. Les autorités égyptiennes insistent sur le fait que l'initiative concerne exclusivement le développement de la ville environnante, sans atteinte directe au monastère.


Des environs sacrés pour les trois grandes religions monothéistes


La ville de Sainte-Catherine, qui s'étend à proximité immédiate du monastère, possède une résonance spirituelle unique. Elle est traditionnellement identifiée comme le lieu où Moïse reçut les Tables de la Loi, et certains y situent également la Transfiguration divine. De ce fait, elle constitue un espace sacré commun aux trois grandes religions monothéistes – judaïsme, christianisme et islam.


L'église dite du Buisson ardent, ou chapelle du Buisson ardent se trouve au cœur même du monastère Sainte‑Catherine, dans cette même ville au pied du mont Sinaï. Érigée sur le site traditionnel où Moïse aurait entendu la voix divine émanant d'un buisson en feu sans se consumer, elle est intégrée à l'abside orientale de la grande basilique byzantine, construite sous Justinien au VIe siècle. Selon la tradition, cette chapelle abrite encore le buisson vivant, dont les racines affleureraient sous l'autel. Les visiteurs y accèdent depuis l'église principale, en se déchaussant en signe de respect, rappelant le geste de Moïse ôtant ses sandales sur la terre sacrée.


Bien plus qu'un simple lieu commémoratif, cette chapelle demeure le cœur vivant d'une mémoire partagée entre les trois monothéismes et le centre spirituel de la communauté monastique du Sinaï.


Quels recours ?


Face à la menace qui pèse sur l'intégrité matérielle et spirituelle du monastère Sainte-Catherine du Sinaï, il apparaît opportun d'envisager une médiation internationale sous l'égide de l'UNESCO, institution multilatérale investie de la mission de protéger le patrimoine mondial de l'humanité. Le statut du monastère, inscrit depuis 2002 sur la liste du patrimoine mondial en raison de sa valeur universelle exceptionnelle, offre un fondement juridique et symbolique solide pour une telle intervention.


Dans le cadre des instruments juridiques existants – notamment la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972 –, l'UNESCO est habilitée à envoyer une mission d'experts sur place afin d'évaluer l'impact potentiel du projet dit de la «Grande Transfiguration» sur la préservation des valeurs culturelles, religieuses et historiques du site. Une telle mission pourrait formuler des recommandations contraignantes ou incitatives à l'intention des autorités égyptiennes, en vue de concilier les objectifs de développement local avec le respect des engagements internationaux pris par l'Égypte en matière de sauvegarde patrimoniale.


Par ailleurs, l'UNESCO pourrait jouer un rôle de médiateur entre l'État égyptien, la communauté monastique, le patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem et les autorités grecques, en facilitant la mise en place d'un protocole d'accord qui garantirait le maintien de la vie monastique, la préservation du patrimoine matériel (manuscrits, icônes, bâtiments…) et la reconnaissance du rôle spirituel et historique du monastère. Une telle initiative contribuerait non seulement à désamorcer les tensions actuelles, mais aussi à renforcer la dimension interculturelle et interreligieuse du site, conformément aux objectifs de l'UNESCO en matière de dialogue entre les civilisations.


Enfin, si la situation devait empirer, le Comité du patrimoine mondial pourrait envisager l'inscription du monastère sur la liste du patrimoine mondial en péril, mesure exceptionnelle, qui alerterait la communauté internationale sur la gravité de la situation et mobiliserait les moyens diplomatiques et financiers nécessaires à sa sauvegarde.


Par cette voie, il est encore possible de transformer une crise en opportunité : celle de renouveler l'engagement commun des États, des Églises et des institutions internationales en faveur d'un patrimoine spirituel dont la valeur dépasse les frontières nationales, et dont la sauvegarde concerne l'humanité tout entière.



— Source documentaire : the conversation com

— 29 juin 2025




Mohamed Arbi Nsiri —