La grotte de tous les dangers pour les apprentis chamans. | Tofael Hossain via Unsplash
🌴 Une Grotte Inaccessible Révèle Les Dangereuses Épreuves Des Apprentis Chamans Du Paléolithique
• À la préhistoire, devenir chaman n'avait rien d'une partie de plaisir. Des peintures rupestres vieilles de 16.000 ans, découvertes au cœur d'une impressionnante grotte des Pyrénées françaises, montrent bien comment nos ancêtres chasseurs-cueilleurs risquaient leur vie pour mener leurs activités rituelles, retrace le média en ligne britannique IFLScience.
• Dans une étude publiée le 27 juillet dans la revue Journal of Field Archaeology, on apprend que des chercheurs espagnols ont reconstitué les différents obstacles rencontrés pour rejoindre les sections les plus profondes de la grotte d'Etxeberri, située à Camou-Cihigue, dans les Pyrénées-Atlantiques, où se trouvent de magnifiques fresques représentant des chevaux, des bisons et des figures humaines. Passages incroyablement étroits, descentes le long de parois verticales, franchissement d'une corniche surplombant une chute de 16 mètres (voire 60 à certains endroits)… La grotte est considérée comme la plus difficile à explorer par les humains du Paléolithique jamais découverte.
• Nos ancêtres agissaient alors comme de véritables spéléologues préhistoriques. Ils s'éclairaient à l'aide de torches faites de bois de conifères, d'os brûlés ou de graisse animale, creusaient à même la roche pour élargir des passages étroits grâce à des outils en silex retrouvés par les archéologues, ou encore utilisaient probablement des cordes en fibres végétales pour franchir des passages abrupts. Chaque faux pas pouvait s'avérer mortel.
≈ Parcoursup version chaman
• Une question demeure : pourquoi ces humains prenaient-ils autant de risques pour laisser leur empreinte sur les parois de cette dangereuse grotte? Les scientifiques pensent avoir la réponse.
• Les archéologues ont découvert que toutes les peintures retrouvées dans la caverne, réalisées à l'ocre rouge, au charbon de bois noir et à l'argile brune, ne sont pas d'une qualité égale. Alors que la partie la plus accessible de la grotte est décorée d'œuvres d'art plus grandes et raffinées, celles présentes dans les sections plus profondes, donc plus inaccessibles, sont moins abouties.
• Que peut-on en déduire? Pour les chercheurs, une hypothèse émerge. Les premières peintures rupestres, dans les sections accessibles, étaient avant tout destinées au public et étaient probablement produites par un chaman lors de rituels collectifs. Les secondes, en revanche, pourraient être l'œuvre d'apprentis, d'adolescents destinés à devenir chamans, qui devaient entreprendre une sorte de rite de passage en empruntant le dangereux chemin pour atteindre les cavités reculées de la grotte.
• Cette théorie, difficilement vérifiable, ferait de la grotte d'Etxeberri une sorte de lieu de formation, où les aspirants chamans devaient risquer leur vie pour produire leur œuvre. Et il semblerait qu'ils aient tous plus ou moins réussi : aucun reste humain n'a en effet été retrouvé au fond de la grotte pyrénéenne.
— Source documentaire : Slate France
— Samedi 23 août 2025
—■ Ernest Ginot —
