La Tour de Londres, aux abords de la Tamise, en plein cœur de la capitale britannique. | Jens Schwan via Unsplash
■— Des fouilles inédites révèlent des charniers médiévaux
🌴 Un nouveau chantier de fouilles archéologiques opérées dans l’ancienne forteresse, symbole de la puissance royale, a permis d’exhumer des sépultures probablement liées à la première vague de la peste noire qui a ravagé l’Europe au milieu du XIVe siècle.
• Aucune fouille substantielle n’avait encore été entreprise dans la chapelle royale de Saint-Pierre-aux-Liens, l’église paroissiale de la Tour de Londres où sont notamment enterrés les corps des individus les plus célèbres y ayant été emprisonnés puis exécutés : Thomas More, Cromwell, l’éphémère reine d’Angleterre Lady Jane Grey…
— Au milieu de ces illustres sépultures, des archéologues viennent d’exhumer des dépouilles bien plus anciennes, qui remonteraient à l’épidémie de peste noire ayant ravagé l’Europe au milieu du XIVe siècle.
• Le chantier, un des plus importants depuis des décennies, est supervisé par l’Historic Royal Palaces, une organisation caritative indépendante s’occupant des châteaux inoccupés dans le pays.
— Il vient apporter un nouvel éclairage sur les conditions de vie et de mort des habitants de la fameuse forteresse londonienne à l’époque médiévale, détaille le magazine National Geographic.
• Achevée en 1520, la chapelle telle qu’on la connaît aujourd’hui est venue se surajouter à une première structure datant à minima du XIIe siècle, et peut-être même du IXe siècle. Sous la stratification architecturale, c’est toute une histoire sociale et politique à creuser encore qui s’offre aux chercheurs.
• Plongeant à trois mètres de profondeurs sur près de soixante mètres carrés de déblais, dans un endroit où il est rare d’excaver au-delà de trente centimètres, les archéologues ont trouvé, en plus de bijoux, textiles et fragments de vitraux, vingt-deux corps entiers et des charniers conséquents, datant du XIIIe au XVIe siècle.
≈ Des tombes et des bubons
• Pour Katie Faillace, anthropologue dentaire et bioarchéologue à l’Université de Cardiff, bien que plusieurs corps aient été enterrés dans des cercueils, la plupart « des personnes enterrées ici ne font pas partie de l’élite », mais appartiendraient plutôt à « une classe moyenne que l’on rencontre rarement en archéologie ».
• Au moins sept sépultures, datant du XIVe siècle et visiblement réalisées à la hâte, pourraient bien être celles de personnes mortes de la peste noire lors de la terrible épidémie amorcée en 1348.
— C’est une théorie de recherche exposée par Alfred Hawkins, le conservateur des bâtiments historiques de la Tour de Londres, que des analyses plus poussées, visant notamment à identifier des traces de la bactérie Yersinia pestis, pourraient confirmer ou infirmer.
• De fait, les Londoniens du Moyen Âge avaient créé des cimetières d’urgence pour les victimes de la peste, qui pourraient bien correspondre à ce type de sépulture. Les datations indiquent que ces tombes pourraient dater des premières vagues de la peste bubonique dans la capitale britannique, aussi fourniraient-elles des informations précieuses sur la vie de l’époque.
• Ces fouilles viennent poursuivre des travaux expérimentaux débutés en 2019, qui avaient permis d’identifier avec une relative précision deux corps datant vraisemblablement de la charnière du XVe et du XVIe siècle.
— Lundi 25 août 2025
— Source documentaire : Slate France
■— Léa Polverini –