L’ambition est le premier de nos maux :
Le grand tentateur de l’homme
Qui s’élève au-dessus de ses semblables.
Dans sa forme la plus simple,
C’est la recherche d’une récompense.
Constamment elle détourne
De leurs capacités supérieures
Des hommes d’intelligence et de valeur,
Et cependant elle est un instructeur nécessaire.
Ses résultats se transforment,
Dans la bouche,
En poussière et en cendre.
Ainsi que la mort et l’isolement,
Elle montre finalement à l’homme
Que travailler pour soi.
C’est aller au-devant d’un désappointement.
Mais bien que cette première règle
Semble si simple et si facile,
Ne passe pas trop vite à la suivante.
Car les vices de l’homme ordinaire
Subissent une transformation subtile
Et réapparaissent sous une autre forme
Dans le cœur du disciple.
Il est aisé de dire :
« Je ne veux pas être ambitieux ».
Il n’est pas aussi facile de dire :
« Quand le Maître lira dans mon cœur,
Il le trouvera parfaitement pur ».
L’artiste sincère,
Qui travaille pour l’amour de son art,
Est quelquefois plus franchement engagé
Dans le droit chemin ;
Que l’occultiste qui s’imagine
N’avoir plus d’attachement pour soi,
Mais qui, en réalité,
N’a fait que reculer les limites
De l’expérience et du désir,
Et reporter son intérêt
Sur les objets que lui offre
L’horizon élargi de sa vie.
Le même principe s’applique
Aux deux autres règles,
D’apparence également simple ;
Médite-les longuement et
Ne te laisse pas tromper par ton cœur.
Car maintenant, au seuil,
Une erreur peut se réparer,
Mais si tu la gardes par-devers toi,
Elle croitra et portera ses fruits,
À moins que tu ne la détruises
Au prix d’une souffrance cruelle.
— Extraits d’un Traité sur la Sagesse Orientale . I, 12..14 -
—■ La Lumière Sur Le sentier —