24 avril 2014

Quelques Lieux Symboliques De La Bible…




Quelques Lieux Parmi D’autres, Représentent La Plupart Des Symboles « Spatiaux » Que L’on Retrouve Dans Les Écrits Bibliques.

Symbolisme… Réalité, Fiction…

Le symbolisme est-il si loin de la réalité?
Dans notre monde actuel outrageusement matérialiste, nous avons tendance à ne considérer comme vrai et important, que tout ce qui relève du domaine de la « Réalité Apparente ».
Ainsi, il n'y a aucune place pour les « vérités immatérielles » impalpables, ou pour les faits, et événements scientifiquement invérifiables. 
Cependant, se peut-il que des faits avérés puissent être véritables, alors qu'ils ne sont pas vérifiables
Si l’on demande à quelqu’un qui affirme, que son amour pour ses parents ou ses enfants est bien vrai, lui sera-t-il possible de prouver, sans ambiguïté et indubitablement, que cela est bien réel?
Pourtant, les faits et les sentiments qu’il exprime, sont corroborés par bon nombre d’éléments qui attestent cette réalité.
Les symboles et représentations Bibliques sont essentiels, car porteurs d'un riche contenu qui ne pourrait s’exprimer autrement, sans ce voile.

— La Montagne

Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu à l’Horeb. 
L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. 
Moise dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision : pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas? » 
Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson : 

« Moïse!, Moïse! » Il dit : « Me voici! » Il dit : « N'approche pas d'ici! Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » 
Il dit : « Je suis le Dieu de ton père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob. » Moïse se voila la face, car il craignait de regarder Dieu. (Ex 3,1-6) Dans cet extrait de l'Exode, la montagne est le lieu de prédestination pour rencontrer Dieu lui-même. 
La montagne était souvent utilisée comme le lieu où Dieu rejoignait les êtres humains, là où Dieu « trônait ». 
Ce lieu était le point géographique terrestre le plus rapproché des Cieux : là où résidait Dieu.
Dans l'Ancien Testament, la montagne représente le lieu d'où Dieu appelle, le lieu où il donne sa Loi et scelle son Alliance. C'est souvent là qu'on pouvait entendre sa Parole. 
Dans le Nouveau Testament, la montagne représente le lieu de la prière et de l'affirmation de la gloire de Dieu et de Jésus (Transfiguration). 
De plus, ce lieu est aussi un lieu d'enseignement et de culte ou d'adoration. 
Bref, on peut affirmer que ce lieu représente la proximité du « Dieu Tout-Puissant » qui se manifeste à son peuple en le guidant.

— La Route

Comme ils étaient en route, quelqu'un dit à Jésus en chemin : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui dit : « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids; le Fils de l'homme, lui, n'a pas où poser la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » Celui-ci répondit : « Permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. » Mais Jésus lui dit : « Laisse les morts enterrer les morts, renais-toi, va annoncer le Règne de Dieu. » 
Un autre encore lui dit : « Je vais te suivre, Seigneur;mais d'abord permets-moi de faire mes adieux à ceux de ma maison. » Jésus lui dit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu. (LC 9,57-62)
Comme on le voit aisément dans cet extrait, la route représente un lieu où la rencontre est fréquente et parfois dérangeante.
Dans l'Ancien Testament cette image est largement utilisée; dans chacun des livres, on retrouve des déplacements qui très souvent sont commandés par Dieu lui-même. 
Ainsi on regarde Abram, Moïse et bien d'autres quitter leur « port d'attache » pour suivre un chemin que Dieu leur a tracé et qu'il est le seul à connaître. 
Dans le Nouveau Testament, la route représente le lieu de la guérison, de la prédication et des disciples qui suivent Jésus. Bref, c'est le lieu où l'on est appelé à tout laisser pour suivre la voie du Seigneur.

 — Le Désert

Je les fis sortir du pays d'Égypte et je les menai au désert. 
Je leur donnai mes lois et leur fis connaître mes coutumes, qui font vivre l'homme qui les pratique. 
Je leur donnai aussi mes sabbats pour être un signe entre moi et eux, pour que l'on sache que c'est moi, le Seigneur, qui les consacre. 
Mais la maison d'Israël se révolta contre moi dans le désert; ils ne marchèrent pas selon mes lois, ils rejetèrent mes coutumes qui font vivre l'homme qui les pratique. 
Ils profanèrent constamment mes sabbats. 
Je dis alors : Je déverserai ma fureur sur eux, dans le désert, pour les exterminer.... Mais mon œil eut compassion d'eux, je ne voulus pas les détruire; je ne les exterminai pas dans le désert. (Éz 20, 10-13.17)
Le désert était un lieu aride et vide où presque rien ne peut pousser. 
Ce lieu hostile où les bêtes affluent était bien connu et redouté des Hébreux puisqu'il représentait, au même titre que la mer, le lieu par excellence du mal, des bêtes et des démons. 
Si l'on se retrouvait là, on ne pouvait pas trouver âme qui vive en permanence; c'est pourquoi le désert représente aussi la solitude.
Dans l'Ancien Testament, le désert est souvent utilisé comme image purificatrice : 
Le peuple qui s'était rebellé contre Dieu et qui pour cette raison errait dans le désert pour être purifié de sa faute (Exode). 
De plus, c'est le lieu de la bienveillance de Dieu puisqu'en ce lieu, le peuple (Exode) comme les prophètes (Élie, etc.) bénéficient de la protection, mais aussi de la nourriture que Dieu fournit. 
C'est aussi le lieu de l'amour et de la miséricorde de Dieu. 
Dans le Nouveau Testament, ces caractéristiques se retrouvent aussi présentes et quelques-unes sont privilégiées en les associant à Jésus (triple tentation de Jésus au désert). 
En bref, ce lieu est l'endroit où le mal est concentré, mais aussi et surtout, l'endroit où Dieu se manifeste pleinement par son amour et sa miséricorde qui purifie les cœurs blessés.

— La Maison

Les deux anges arrivèrent le soir à Sodome alors que Loth était assis à la porte de Sodome. Il les vit, se leva pour aller à leur rencontre et se prosterna face contre terre. 
Il dit : « De grâce, mes seigneurs, faites un détour par la maison de votre serviteur, passez-y la nuit, lavez-vous les pieds et de bon matin vous irez votre chemin. » 
Mais ils lui répondirent : « Non! Nous passerons la nuit sur la place. » 
Il les pressa tant qu'ils firent un détour chez lui et arrivèrent à sa maison. Il leur prépara un repas, fit cuire des pains sans levain et ils mangèrent. (GN 19,1‑3)
Et j’entendis, venant du trône, une voix forte qui disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux. » (Ap 21,3)
Un des lieux symboliques qui nous est le plus familier puisqu'il est utilisé d'une couverture à l'autre de la Bible est celui de la maison; il représente bien l'image qu'on veut habituellement donner du Royaume de Dieu, un grand festin, un temps de réjouissance dans la maison du Père, mais aussi un temps précieux de proximité quasi maternelle. 
De fait, c'est dans cette optique qu'on aborde le plus souvent la maternité de Dieu, qui est « sein » pour son peuple.
Dans l'Ancien Testament, l'image de la maison est utilisée pour représenter la famille, le peuple de Dieu rassemblé. 
Ce sont aussi les gestes relationnels qui sont exprimés hospitalité, guérison, repos, relation spéciale avec Dieu, célébration et prospérité. 

Cette dernière est compréhensible du fait que les Hébreux étaient relativement nomades et ainsi, on ne pouvait s'établir à un endroit à moins d'être prospère et riche. 
Dans le Nouveau Testament, la maison représente davantage le lieu de la rencontre avec les exclus. 
On rapporte souvent Jésus entrant dans une maison pour prendre un repas avec des pécheurs. 

C'est aussi un lieu où l'on enseigne, où l'on partage, où l'on sert et où l'on est servi, mais en plus, c'est le lieu où Jésus s'offre aux siens comme pain et présence de Dieu. 
Dans les autres écrits (Actes des Apôtres et Épîtres pauliniennes), on présente la maison comme lieu de rassemblement de la communauté qui est Temple de Dieu. 
En bref, cette image nous est bien connue puisque c'est probablement l'image qui a été la plus exploitée par l'Église catholique depuis ses origines.


— Vendredi 25 avril 2014
Aron O’Raney —