20 août 2015

Symbolisme Du Chat





■ Suivant Les Époques Et Les Traditions, Le Symbolisme Du Chat, Adulé Ou Maudit, Parcourt Les Vastes Territoires Du Bien Et Du Mal. 

D'après la légende biblique, les habitants de l’arche de Noé étant incommodés par la présence des rats, Noé aurait provoqué l’éternuement d’un lion endormi qui dans son souffle projeta un couple de chats.
Dans le christianisme, le chat figure parfois au pied du Christ évoquant ainsi, la notion du péché de l’humanité.
En Indonésie dans les îles de la Sonde, le chat est le serviteur des divinités infernales. Il précipite l’âme du coupable dans les eaux séparant le monde des vivants de celui des morts. Justicier et Bourreau il siège avec les juges, au pied de l’Arbre de Vie.
Dans la Chine ancienne, le chat était plutôt considéré comme bienfaisant. Dans les danses rituelles agraires, on mimait ses postures, et celles du léopard.
Dans le Bouddhisme, il lui est reproché, ainsi qu’au serpent, de ne pas s'être ému de la mort du Bouddha, ce qui pourrait cependant s’apparenter aussi, à une forme élevée de sagesse. Lorsqu’il est associé au serpent il implique l’état de péché. 
En Inde, les statues de chats ascètes symbolisent la béatitude du monde animal. À l'inverse il est aussi, la monture et l'aspect de la Yoginî Vidâli. 
Au Japon, parfois de mauvais augure, il aurait le pouvoir de tuer la femme pour en revêtir sa forme. 
Cependant, les Japonais apprécient différentes variétés de statuettes de chats avenants « Mani-Neko » ces fameux chats porte-bonheur.
Au temple de Nikko, au Nord du pays, une sculpture du « Chat Endormi » le Tosho-Gu, est vénérée, les souris n’oseraient pénétrer dans le sanctuaire, craignant de l’éveiller.
À Kumamoto-Ken, l’un des pics du Mont Aso, porte le nom de « Pic du Chat »; ce serait là, le lieu de résidence du Roi des chats, où se rendent le dernier jour de chaque mois, les chats du pays pour honorer leur souverain.
Les contes et légendes évoquent aussi les samouraïs qui auraient perdu leur maitrise, à l’apparition de ces princesses qui se muaient, en chattes noires à l’aube.
— Au Cambodge, aujourd’hui encore dans les processions villageoises, un chat en cage, voyage de maison en maison pour féconder la pluie, chaque habitant l’arrose provocant ses plaintes, qui émeuvent Indra, le Dieu et Seigneur du Ciel. 
Le chat serait donc ainsi lié à la sécheresse, qui évoque la notion de chaos primordial, de « Materia Prima » non fécondée par les eaux supérieures.
— Au Vietnam dans l’imagerie populaire le chat est l'emblème du mandarin, ce qui équivaut à l’image du « chat fourré » (Deva, Grar, Ogrj, Durv, Kraa, Pora).
La Kabbale réticente à l’égard du chat, en fit le symbole de l’abus des biens matériels.
En Égypte ancienne l’on vénérait, sous les traits du Chat divin, la déesse Bastet, bienfaitrice et protectrice de l'homme; le chat symbolisait la force et l'agilité du félin, que la déesse mettait au service de l'homme, pour l'aider à triompher des ennemis de l’ombre.
Le chat aurait été introduit en Égypte 2100 Ans environ avant notre ère, à l’époque de la dynastie du Pharaon Mentouhotep I. 
Les anciens se servaient du chat pour garder les silos à grains, exposés aux souris, et les artistes dans les temples le figuraient souvent de façon caricaturale.
Le Livre des Morts égyptien mentionne aussi la présence du chat qui vivait en Atlantide avant le cataclysme qui eut lieu il y a environ 13.000 ans.
Nombreuses sont les œuvres d'art représentant le chat, un couteau dans une patte, décapitant le serpent Apophis, ce Dragon des Ténèbres, qui personnifie les ennemis du Soleil, tentant de chavirer la barque sacrée voyageant dans le monde souterrain.
Le « serpent d’eau » Seth représente le mal, il est un prédateur du Chat, mais le « serpent de feu » symbolisant l’éveil spirituel est l’allié du « Chat Lumiére ».
Dans la tradition celtique, le symbolisme du chat est bien moins favorable que celui du chien ou du lynx. 
Il semble que l'animal ait été considéré avec quelque méfiance. Cenn Chaitt tête de chat est le surnom de l'usurpateur Cairpre qui, occupant la royauté suprême, cause la ruine de l'Irlande.
Un chat mythique punit, dans la Navigation de Mael-Duin, un des frères de lait de ce dernier qui avait voulu, dans un château désert où la troupe avait festoyé, s'emparer d'un cercle d'or. Le voleur est réduit en cendres par une flamme jaillie des yeux du petit chat, lequel retourne ensuite à ses jeux.
Le portier du Roi Nuada à Tara avait également un œil de chat, ce qui le gênait quand il voulait dormir, car l'œil s'ouvrait la nuit au cri des souris ou des oiseaux.
Au Pays de Galles enfin, un des trois fléaux de l'île d'Anglesey est, d'après les Triades de l'île de Bretagne, un chat mis bas par la truie mythique Henwen (Vieille-Blanche); jeté à la mer par le porcher, il fut malencontreusement sauvé et élevé par des imprudents.
On peut se demander cependant si, dans tout cela, il ne s'agit pas quelquefois plutôt du chat sauvage que du chat domestique (Medi, 10, 35-36; Ogac, 16, 233-234; Brot, 46.48).
Dans la tradition musulmane, le chat « Quatt » est au contraire plutôt favorable, sauf s'il est noir. Le prophète Mahomet aimait les chats et plus particulièrement sa petite « Muezza ». 
Un chat parfaitement noir possède des qualités magiques. On donne sa chair à manger pour être délivré de la magie; la rate d'un chat noir, accrochée à une femme qui a ses menstrues, les arrête. 
On se sert de son sang pour écrire des charmes puissants. Il possède sept vies. Les Djîn apparaissent souvent sous la forme de chats. En Perse (Masp, 359), quand on tourmente un chat noir, on risque d'avoir affaire, sous cette apparence, à son propre « Hemzâd », ce génie né en même temps que l'homme pour lui tenir compagnie, et de se nuire ainsi à soi-même.
Pour d'autres, le chat noir est un Djînn malfaisant qu'il faut saluer, quand il entre de nuit dans une chambre (Werr, 308-309).
Dans beaucoup de traditions, le chat noir symbolise l'obscurité et la mort.
Le chat est parfois conçu comme un serviteur des Enfers. Les Nias de Sumatra connaissent l'arbre cosmique qui a donné naissance à toutes, choses.
Les morts, pour monter au ciel, prennent un pont : sous le pont, c'est le gouffre de l'enfer. Un gardien est posté â l'entrée du ciel avec un bouclier et une lance; un chat lui sert à jeter les âmes coupables dans les eaux infernales (Elic, 260).
Chez les Amérindiens Pawnees, le chat sauvage est un Symbole d'adresse, de réflexion, d’ingéniosité, Il est observateur, malin et pondéré, il arrive toujours à ses fins. De ce fait, c'était un animal sacré, qui ne pouvait être tué que dans un but religieux, en observant certains rites.
De l'adresse et de l'ingéniosité, on passe au don de clairvoyance; ce qui fait que nombre de sacs à médecine sont faits de peau de chat sauvage, en Afrique Centrale. (Fouc)
— Base Documentaire : Dictionnaire des symboles
— Jean Chevalier-Alain Gheerbrant —


— Vendredi 21 août 2015
Aron O’Raney —