07 novembre 2011

Le Jaïnisme


Le jaïnisme est à la fois philosophie et religion, il est pratiqué par plus de Trois millions de personnes, essentiellement en Inde, mais également aux Etats Unis et en Angleterre.

C’est l’une des plus anciennes religions de l'Inde, elle fût créée par le prince Vardhamâna Jnatâ au VIe siècle av. J.-C; le refondateur de cette tradition fut Jina Mahavira 599-527 Av J-C, qui se trouve mentionné dans les écrits Bouddhiques et Hindouistes.

Statue de Mahavira

La tradition stipule que « Mahavira » n'est que le dernier des Vingt-Quatre guides de la voie de la libération « Tirthankara », le premier étant « Rsabha », considéré comme le précurseur de la civilisation humaine.

Nombre d’écrits confirment par ailleurs aussi, l'existence de Deux prédécesseurs de Mahavira : Le Vingt-troisième instructeur, « Parsva » 877-777 Av J-C. et le vingt-deuxième guide « Nemi », que la tradition désigne comme étant le cousin de « Krishna ».

La caractéristique principale du Jaïnisme réside dans la stricte observance de l’ahimsâ, qui est la règle éthique ultime de la « non-violence » interdisant de tuer ou maltraiter tout être vivant.

L’Ahimsa c’est pour le jaïn, la non-violence en toute chose, dans les pensées, les paroles et les actes.

Le jaïnisme sans l’application stricte de l’ahimsâ est vidé de toute consistance, car la non-violence n’est pas que l'absence de la violence, celle-ci doit s’accompagner obligatoirement de sollicitude, d’amour, et de compassion.

L’attention dans les relations avec « tous les êtres vivants » permet seule de parvenir à la réalité ultime, de ce que doit être l’ahimsâ.

Les quatre principes du jaïnisme sont les suivants :
– La personnalité de l'homme est matérielle et spirituelle,
– L’homme n'est pas parfait,
– L’homme est capable de vaincre sa nature matérielle,
– L’homme est seul responsable de son avenir.

Le karma, qui résulte des pensées, paroles et actes, est le fondement du jaïnisme.
La Foi Juste, la Connaissance juste et la Conduite juste sont les « Trois joyaux » qui permettent d'arriver au salut.

La doctrine Jaïniste est contenue dans « l’Anga », onze livres, qui s’adressent aux ascètes comme aux laïcs, dans ces ouvrages l’on trouve les sermons, entretiens, et récits, écrits vers 312 avant J-C.

Les cinq Voeux essentiels à ne pas transgresser résultent d’un dialogue entre Mahavira et l'un de ses disciples :
1. Ne pas exercer de violence sur les êtres vivants,
2. Ne pas mentir,
3. Ne pas voler,
4. Ne pas commettre d'impuretés sexuelles,
5. Ne pas s'attacher aux biens matériels.

Les moines ascètes doivent observer scrupuleusement les Cinq « grands voeux » ; les laïcs les appliquent bien moins strictement, ce sont alors les « petits voeux » dans ce cas.
Parmi les autres voeux à observer il y a aussi :
– La méditation,
– L’absence de paroles et d'actes inutiles,
– Le jeûne 4 jours par mois...

Doctrine d'ascète et de moine, le jaïnisme impose des règles de vie rigoureuses. La pratique absolue, de certains moines peut même les amener au suicide rituel par le jeûne.

Le « Jaïn » est végétarien par nature, et les moines et moniales ne doivent ni tuer, ni détruire ce qui est végétal.

Le moine balaie le sol avant de le fouler, il porte un voile devant sa bouche, pour éviter d'avaler par mégarde des insectes.

Pour se libérer du cycle des renaissances et atteindre le Nirvana, le Jaïn doit se détacher du monde matériel par l’ascétisme.

Après y être parvenu, il devient un tirthankara, « faiseurs de gués ».
Emblème du Jaïn

L'emblème du jaïn est la « main » qui symbolise le réconfort moral et la compassion, tous deux issus de « l’Ahimsa ». 

Les inscriptions en sanskrit signifient au centre de la main « Ahimsa » et au dessous la légende se traduit par « Toutes les vies sont interdépendantes et donc se doivent un mutuel respect, une mutuelle assistance ».

Les laïcs observent un régime rigoureux.

Les jaïns croient que l'âme individuelle ne peut atteindre son but « la divinité » qu'en suivant ces pratiques de purification et de discipline.
Au cours des âges les Jaïns, ont toujours manifesté leur vitalité, très orientés, vers la compassion active, ils se sont solidement maintenus.
Actuellement, la communauté Jaïn est fort respectée, elle dispose en Inde d'une puissance économique enviable, elle jouit en outre d’un prestige qui tient à son grand rayonnement intellectuel et moral.
Les métiers traditionnellement admis et pratiqués par ses adeptes sont les affaires publiques, l'écriture, les arts, l'agriculture, l'artisanat et le commerce.
À la différence du bouddhisme, le jaïnisme n'a guère cherché à s'étendre hors de ses frontières; s’il n’y avait encore en 1981 qu’environ trois millions deux cent mille pratiquants, c'est en raison des exigences qu’il s’impose en matière de perfection.
— Lundi 7 novembre 2011

Aron O’Raney —