15 décembre 2011

Saint-Jean D'Hiver Et Tradition Maçonnique

 
Il en va des deux Saint-Jean comme des deux solstices, de la naissance et de la mort, du passé et de l’avenir.
Ils sont « Un », Jean Baptiste a précédé le Christ, et lorsqu’il disparaît Jean l’Evangéliste apparaît.
Le Baptiste ferme l’Ancienne Loi et annonce la révélation chrétienne.
L’Evangéliste ferme le Livre du Monde avec l’Apocalypse et annonce le second avènement.
« L’un et l’autre ouvrent et nul ne peut fermer ; L’un et l’autre ferment et nul ne peut ouvrir » indique la Bible.
Les Francs-Maçons célèbrent les deux Saint-Jean. Celle du précurseur « Jean le Baptiste » au solstice d’été, et de « Jean l’évangéliste » au solstice d’hiver.
Dans le christianisme, les Fêtes de ces deux saints Jean sont reliées aux  deux solstices, elles se situent peu après leur date exacte.
Le Franc-Maçon fête le Solstice d'hiver, la « Saint-Jean d’hiver » entre le 24 et le 27 décembre. « Eclairé » il honore le moment où le Soleil s’arrête, et participe à la naissance du « Soleil intérieur » par la Tenue Solsticiale.
A cette époque de l’année, avec le jour le plus court et la nuit la plus longue ; les jours grandissent après et la lumière « triomphe des ténèbres ».
La Lumière dans les ténèbres
Dans l’Evangile de Jean, dès le Prologue le symbole de la Lumière est posé, il n’est pas la Cause Première, mais son émanation incréée, et l’origine de l’univers.
Il confirme le rôle essentiel du précurseur, comme Témoin de la Lumière.
L’accent mis sur la Lumière qui « luit dans les ténèbres » implique symboliquement la célébration de Jean l’Evangéliste au cœur des ténèbres du solstice d’hiver, lorsque les feux à l’extérieur ne représentent plus la lumière cosmique.
Allumés à l’intérieur pour repousser les ténèbres extérieures, les feux sont le symbole de la Lumière irradiant le cœur de l’initié pour en repousser l’obscurantisme.
La fête de Saint-Jean L’évangéliste, est toute proche de la naissance de Jésus, Comme si le Logos, la faible Lumière incarnée par le nouveau « Né », nécessitait le Témoin rappelant les jours suivants, son origine transcendantale :
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu »
Avant d’évoquer l’incarnation :
« Et le Verbe a été fait chair et il a habité parmi nous plein de grâce et de Vérité et nous avons contemplé sa gloire »...
Jean l’Evangéliste, au cœur de la nuit intérieure symbolisée par le solstice d’hiver voit comme « initié », la Lumière « venue chez les siens ».
C’est semble-t-il pour cette raison que la symbolique maçonnique, prend en compte les représentations liées à Saint-Jean Evangéliste.
Maquette J.Laurens
Sur  encre originale de Samuel Yérémian (SAM)
Dans La franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes, Oswald Wirth mentionne :
Saint-Jean l'Evangéliste personnifie la lumière crépusculaire du soir, celle qui embrase le ciel lorsque le Soleil vient de disparaître sous l'horizon.
Le disciple préféré du Maître fut, en effet, le confident de ses enseignements secrets, réservés aux intelligences d'élite des temps futurs.
On lui attribue l'Apocalypse, qui, sous prétexte de dévoiler les mystères chrétiens, les masque sous des énigmes calculées pour entraîner les esprits perspicaces au-delà des étroitesses du dogme.
Aussi est-ce de la tradition johannite que se sont prévalues toutes les écoles mystiques, qui sous le voile de l'ésotérisme, ont visé à l'émancipation de la pensée.
N'oublions pas, enfin, que le quatrième Evangile débute par un texte d'une haute portée initiatique.
La doctrine du Verbe fait chair, c'est-à-dire de la liaison divine incarnée dans l'Humanité, remonte d'ailleurs, à travers Platon, aux conceptions des anciens hiérophantes.
Au commencement était le Verbe,
Et le Verbe était auprès de Dieu,
Et le Verbe était Dieu.
Certains voient dans les deux Saints Jean la représentation des phases ascendantes et descendantes du Soleil, qui se retrouveraient dans le dieu romain bicéphale Janus.
Dans les Loges officiant avec la Bible comme Volume de la Loi Sacrée, celle-ci est ouverte à la page de l'Evangile de Saint-Jean, souvent qualifié, selon Jules Boucher d'Evangile de l'Esprit.
— Vendredi 16 décembre 2011


▲ Aron O’Raney —