17 juin 2016

Ce Matin…



Vilain temps au petit matin, de sa fenêtre il contemple au dehors, un ciel sombre et lourd. 

La pluie fine et dense s’intensifie; balayant le chemin elle obscurcit le paysage avoisinant.

Des souvenirs viennent à lui; mal du pays, mal-être, la grisaille s’installe. 

Il relit avec tristesse quelques écrits échangés durant l’année 1999, avec l’ami Elias, après que celui-ci ait quitté définitivement la France. 

Il se remémore le départ de l’aéroport de Nice. 

Des difficultés matérielles et une rupture familiale ont contraint Elias à retourner dans son Liban natal. 

Ce dernier adieu semble à la fois proche et hors de son trouble passé.

À l’époque, Aron était encore en activité, Il travaillait dans ses bureaux de Nice l’Arénas, proches de l’aéroport.

Sa vie n’était pas un long fleuve tranquille, car il se débattait jour après jour dans de multiples problèmes, d’ordre financier et familial. 

Aujourd’hui, Le temps parait figé, leurre, illusion, ou une triste réalité qui s’impose aux uns comme aux autres. 

Il y aura toujours vraisemblablement dans ce monde en décrépitude, infiniment de départs et d’arrivées.

Perdants et gagnants… 

Nombreux sont ceux qui tournent une page, ou ferment le livre, et s’en vont pour d’autres rives; nombreux sont ceux qui arrivent, le cœur empli d’espoir et d’illusions. 

Sans répit, les débuts et les fins s’enchaînent. 

Le temps imperturbable poursuit son œuvre, ignorant les vies. 

Nul ne semble véritablement conscient, chacun est prisonnier, pris dans la nasse d’une société, qui s’agite et gesticule en tous sens. 

Routines, habitudes quotidiennes, encore et toujours des banalités, rien de sincère et profond, ne vient du cœur.

Reprenant le fil de l’instant présent, Aron relit quelques extraits de texte de l’époque Essénienne. 

Puis il se remet, à la préparation de son travail d’écriture, ignorant si pour une fois dans sa vie, il sera capable d’achever ce qu’il a entrepris, avec la même conviction qu’il a aujourd’hui.


Dimanche 4 Janvier 2009


Aron O’Raney —