18 juillet 2016

Solitude Bien-Aimée



Je Vis Dans Ce Monde En Déliquescence, Où J’assiste Jour Après Jour Impuissant, À La Dégénérescence Des Mœurs, De La Vertu, Et À La Perversion De La Société Des Hommes.


Au crépuscule de l’existence, je m’éveille dans une vie emplie de craintes et d’incertitudes. 

Noyé par la contrainte des modèles imposés par la société de consommation, et encombré de mes incessantes contradictions, lentement je perds pied.

Dans la lueur crépusculaire de la vie, j’aimerais me remémorer ne serait ce que l'ombre des merveilleux souvenirs d’antan, qui sont l’apanage de l’inconsciente jeunesse. 

En ces temps là, sorti de l’enfance et au début de l’adolescence insouciante, je ressentais vraisemblablement, comme beaucoup de jeunes de cette même époque, les joies et les tourments de l’âge.

Dans mes rêves, je m’identifiai à tel héros ou tel homme exceptionnel, que jamais je ne pourrais être. 

Je revivais ainsi avec bonheur et ardeur toutes les scènes héroïques de mes idoles, victorieuses de l’adversité, et conquérantes des cœurs et des esprits. 

Cependant, bien au-delà de cette normalité, l’état qui me caractérisait le plus était celui d’une «Douce Mélancolie». 

Heureux et malheureux à la fois, je me sentais curieusement rassuré et protégé, lorsque je m’établissais dans la solitude. 

Je ne percevais alors, d’autre refuge plus réconfortant que celui du repli sur soi…

Aujourd’hui, je médite sur le ressenti de ce vécu fondé sur le retrait, et l’étrange solitude, toujours ancrée en moi; je ne sais expliquer ou retranscrire, la nature vraie de ces sentiments, qui émanent de l’expression du cœur.

Que penser et dire des aspects de la solitude, et des bienfaits qu'elle présente, bienfaits reconnus de tout temps, mais qui n'ont semble t-il jamais été bien discernés.

Je songe avant tout, au remède de la solitude, quand la maladie tenaille, lorsque le fardeau des ans et des jours devient plus pénible à porter, ou, quand on vit dans les affres de la souffrance.

J’ai renoncé à suivre les sirènes du monde ultra matérialiste, où le commerce des loisirs, des distractions, et des futilités, écartent chaque jour d’avantage, l’homme de ses vraies valeurs.

Accompagné ou seul, la solitude est pour moi cet état, où l’on se sent séparé, isolé et à l’abri d’un monde inapprécié, dans lequel, l'âme peut s'abandonner librement hors du temps, à ses aspirations et humeurs.

Chacun expérimente la solitude, selon sa nature d'esprit, son degré d'intelligence et ses particularités et affinités. 

— On peut vivre sa solitude dans la ville, comme dans un monastère, où éloigné de la foule. 

— L’on peut aussi être seul tout en étant accompagné, ou au milieu des autres. 

En définitive, il semble que la solitude peut être heureuse, si elle relève expressément d’un choix personnel, d’un impérieux besoin, ou d’un profond désir, mais non des circonstances qui l’ont amenée.


— Lundi, 18 juillet 2016


▲ Aron O’Raney —