Léonard De Vinci Écrit À François Ier…
« C’est Alors Que Je Serais Très Honoré D’acquérir Auprès De Vous, Grand Roi De France, Une Place D’Artiste Ingénieur De Votre Cour »
François 1er (12 septembre 1494 – 31 mars 1547), Prince des Arts et des Lettres, digne rival de Charles Quint et de Suliman le magnifique, incarne, mieux que personne, l’esprit de la Renaissance.
Protecteur des arts et des lettres, fondateur du Collège de France et de la Bibliothèque Nationale de France, le roi invita le plus grand génie de son époque, Léonard de Vinci, à rejoindre sa cour.
Traversant les Alpes à dos de mule avec Mona Lisa dans ses bagages, Léonard s’installa au château du Clos Lucé où il vécut les dernières années de sa vie et y mourut dans les bras du jeune suzerain.
Témoignage rare d’une amitié exceptionnelle entre un génie de l’art et l’un des grands monarques français, cette lettre de l’artiste vieillissant à son jeune mécène.
— Milan, le 10 décembre 1515
Ô Sir, Grand Roi De France,
Vous avez conquis le Milanais, ses terres, ses habitants dont je fais partie. Je ne me sens point à mon aise ici ; j’ai pléthore d’idées non réalisées, de projets non appliqués.
Ma demeure est tout comme un cimetière d’œuvres abandonnées. Sir, Vous comprenez bien le mal-être ressenti dans un tel lieu.
C’est alors que je serais très honoré d’acquérir auprès de vous, grand Roi de France, une place d’artiste-ingénieur de votre cour, de votre royaume ou celle du plus simple de vos commis.
Je pourrais, pour vous, réaliser de nombreuses œuvres, des plus simples aux plus inimaginables sans compter la résolution de problèmes infiniment compliqués.
Je concevrais pour vos dames, de somptueux costumes, pour vos filles, Louise et Charlotte, de charmants jouets et enfin pour vous, Votre Majesté, des châteaux incomparables, des innovations étonnantes.
De plus, j’ai appris qu’il existait entre Romartin et Amboise de grands problèmes d’assèchement et je vous avouerais que j’en étudie le remède. C’est avec un grand plaisir que je vous apporterais la solution.
Enfin sir, je me fais vieux, j’ai la peau flétrie, la barbe blanche, d’insupportables douleurs au torse et la vie m’est impossible sans ma canne ; la fin est proche.
Dans son attente mon cher souhait est de servir un bon et honnête Roi, tout comme vous sir. Grand Roi de France je mets à votre disposition tout mon savoir, et tous mes talents.
Votre humble serviteur,
Léonard de Vinci
■ Léonard de Vinci —