13 février 2025

≡ Inertie Et Paresse Du Mental


Tout aspirant qui s'est lancé dans une voie spirituelle doit se tenir sans cesse sur ses gardes, afin de faire face à un danger particulier qui le guette à chaque pas. Il risque de sombrer, dès le début de son aventure, dans une contrée invisible dont les lois appartiennent à un Univers, qu'il ne peut espérer comprendre, avec l'état d'esprit depuis lequel il entreprend ce voyage.


Il doit veiller et demeurer extrêmement vigilant s'il ne veut pas s'égarer en route et s'il désire sincèrement se connaître et connaître la réalité derrière tous les phénomènes visibles, que ceux-ci concernent des êtres vivants ou des choses apparemment inertes.


Il lui faut, pour commencer accepter le fait qu'il existe en tout homme et en toute femme, quasiment sans exception — et cela, depuis leur plus tendre enfance, une tendance à une certaine passivité d'esprit, une sorte d'inertie particulière qui leur reste voilée à cause de sa subtilité et qui, au fond, ne diffère guère de celle d'un animal. 



Le Chercheur, Lui Non Plus, Malgré Un Certain Degré D'enthousiasme Qu'il Peut Avoir En Lui Au Début De Son Voyage Spirituel, Ne Peut Échapper À Ce Problème.



Si cela lui était possible, l'être humain ne voudrait que se laisser aller et se réjouir tranquillement de tous les plaisirs que la vie existentielle lui offre, sans rien faire d'autre! Ainsi, il ne ferait que demeurer dans un état d'inertie perpétuelle qui ne pourrait qu'aboutir à la destruction de son être et à l'arrêt définitif de son évolution. (…)


Un débutant sur le Sentier doit comprendre que ce n'est pas parce que, poussé par ses aspirations spirituelles, il ressent à un moment donné un certain enthousiasme qu'il sera pour autant exempté de la confrontation avec ce problème fondamental. 


La Passivité Le Guette À Chaque Instant, Pareille À Une Araignée À L'affût De Sa Proie. Comme tout un chacun, l'aspirant aussi porte en son être le germe de cette tendance qui intervient dans tout ce qu'il fait dans la vie extérieure. Sans en avoir conscience, il ne cherche, la plupart du temps, que la facilité, et cela, même lorsqu'il se lance dans une pratique spirituelle.


Cette subtile passivité d'esprit n'est généralement pas évidente pour le chercheur, car, quand il se trouve sous son emprise, il y est identifié d'une manière singulière et il est, pour ainsi dire, transformé en cet état. Et, s'il n'est pas guidé par quelqu'un qui connaît bien ce problème, il lui est très difficile de s'en détacher suffisamment, pour être capable d'en constater l'effet sur son être.


Il Doit Apprendre À Porter En Lui Tout Au Long De La Journée Un État De Questionnement Particulier. Il s'agit d'un état de questionnement silencieux et vivant, non formulé en mots, qui, dans la mesure du possible, l'aidera à créer en lui le début d'un éveil indispensable, s'il veut commencer à se connaître et à connaître l'état de passivité dans lequel il vit habituellement.


Cet état d'éveil spécifique qu'il éprouve à certains moments, après avoir effectué l'effort nécessaire pour l'évoquer en lui, est extrêmement fragile et délicat à maintenir. À peine le chercheur ressent-il sa présence que, l'instant d'après, il le perd et redevient à nouveau enfermé dans sa condition habituelle d'absence et de passivité d'esprit. (…)




— Extraits de « Pratique Spirituelle et Éveil Intérieur » Ch V — 

— Éditions Guy Trédaniel —




 Salim Michaël —