10 mars 2025

Le 11 Mars 2004…

Un onze mars, et de tristes souvenirs ce matin… Tsunami au Japon le 11 mars 2011, Attentat Islamiste à Madrid le 11 mars 2004, jour du Décès de ma mère aussi.



11 mars 2004, Les attentats de Madrid sont un acte terroriste. Plusieurs explosions de bombes, posées par des islamistes marocains, dans des trains de banlieue. Un lourd bilan, quatre-vingt-onze tués, et plus de deux mille blessés.



11 mars 2011, Séisme sur la côte Pacifique du Tōhoku au Japon au large des côtes nord-est de l'île de Honshū. Le tsunami qui s'ensuit est à l'origine des 21.000 morts et disparus, des destructions et blessés, et des accidents majeurs dans les centrales nucléaires de Fukushima.



11 mars 2004, Ce soir, à Dix-Huit Heures Trente, ce sera donc la date du décès de ma mère. Elle m’a quitté il y a vingt et un Ans, pour un monde meilleur, je l’espère. 


Ma Mère s’en est allée pour l’ultime voyage, par delà l’horizon infini, hors du temps, hors de vue, hors des mots, tout là-bas sur la rive de l’inconnaissable.


Je crois que ce fut pour elle, la fin d'une vie terrestre faite de nombreux sacrifices et d'une souffrance silencieuse que le jeune garçon que j’étais pouvait ressentir et lire dans ses yeux.



Les années sont passées à vive allure, cela me semble encore irréel, mais c’est bien la réalité. Je résidais en Espagne, et je me souviens ce jour-là, en fin de journée, d’un appel téléphonique venant de France, qui m’annonçait la triste nouvelle. 


Je me trouvais alors à Dénia, dans la région de Valencia, où l’une de mes nièces possédait une boutique de vêtements.



La décadence de la société humaine s’accélère, elle semble aujourd’hui irréversible, et c’est cela, qui me laisse penser, que ma mère, en dehors de la séparation de ses enfants adorés, n’aurait certainement pas regretté de s’en aller pour toujours.



Si un monde de paix existe, je suis certain que ma mère y vit de plein droit désormais. Elle fut une femme exceptionnelle entièrement dévouée à ses enfants, auxquels elle sacrifia toute sa vie; elle donna beaucoup, et reçut très peu, même si elle n'attendait rien en retour.



Je n'ai pas le sentiment d'avoir apporté grand-chose à ma mère, hormis seulement sans aucun mérite, le simple bonheur d'exister simplement pour elle dans sa vie, avec mes sœurs et mon frère.



Ma mère avait sans doute reporté sur nous ses enfants, l'affection dont elle avait été privée en raison de la mort prématurée de son père Jérôme, alors qu’elle avait Sept Ans, et, par la dureté d'une enfance difficile.



Je revois son beau visage au teint clair, et ses yeux bleu délavé empreints d’une tristesse, qu’elle ne parvenait jamais à cacher véritablement. Enfant, je ressentais déjà sa souffrance intérieure inexprimée, je ne savais que faire pour soulager son fardeau.



Je rends hommage à une mère que j’ai vu souffrir durant mon enfance, harassée de travail, et accablée par les soucis matériels, dont elle était seule à supporter le poids.



Vingt et une années se sont écoulées depuis son départ. Je n’ai rien oublié, son visage, ses yeux, sa voix, sa tristesse, tout est encore là en moi. Les yeux du petit garçon que j'étais alors  cherchent désespérément son image dans cette époque…



— Mardi 11 mars 2025




Jean Rumoncey —