≈ Ferber, Ça Vous Dit Quoi À Nice ?
Une rue, un quartier où s’est déployée l’usine de traitement des eaux usées, une station de la ligne 2 du tramway, un monument. Toujours à proximité de l’aéroport.
C’est tout ce que ça vous inspire ?
Dommage : le nom de Ferdinand Ferber devrait vous faire décoller. Cet ingénieur militaire, né le 8 février 1862, à Lyon, est l’un des pionniers de l’aviation française. Et Nice lui servit un peu de terrain pour expérimenter ses appareils volants.
Louis Ferdinand Ferber, nait à Lyon le 8 février 1862 et décède accidentellement à Beuvrequen, près de Boulogne-sur-Mer le 22 septembre 1909.
C’est un pionnier de l'aviation française, observateur, expérimentateur et auteur de publications sur les débuts de l'aviation.
S’il est peu connu, c’est parce qu’il était militaire et donc tenu au devoir de réserve. Ce qui ne l’a pas empêché de bourlinguer et de propulser le plus vieux rêve de l’homme : voler.
Au départ, c’était un cancre.
Mais l’œuvre de Jules Verne changea la trajectoire intellectuelle du gamin : le calcul De la terre à la lune. Il supplie son père de lui acheter une algèbre, il la travaille seul, devient premier en maths et l’allié de son professeur, qui déclare à ses parents : « Il faut que ce garçon aille à Polytechnique. »
Il y est allé. À sa sortie, il choisit l’artillerie, devient capitaine en 1893.
Passionné par les sciences mathématiques et physiques, il poursuit ses recherches et travaux personnels et passe une licence ès sciences. C’est à partir d’un article sur Otto Lilienthal, pionnier allemand de l’aéronautique, que ses investigations se fixent sur l’aviation.
Il veut mettre au point une machine volante. Essaie. Echoue.
Au début de 1901, il est muté de Fontainebleau à Nice, au 19e régiment d’artillerie, où il prend le commandement de la 17e batterie alpine.
Il reprend ses expériences. Notamment à Saint-Etienne-de-Tinée. Sans succès.
Il persévère. Le 7 décembre 1901, avec son 4e aéroplane, pesant 30 kilos pour 8 mètres d’envergure et 15 m2 de surface, il effectue une glissade à Nice, du haut d’un échafaudage de 5 mètres. Victoire ! L’appareil franchit 15 m en longueur et atterrit en douceur au bout de 2 secondes.
Mais à Nice, l’air est quasi immobile. Pour trouver le vent favorable, il part effectuer d’autres essais dans les Alpes, notamment à Beuil. Et ça marche. Ou plutôt, ça glisse.
Encore sans moteur. Ferber cherche un espace pour son « aérodrome », style de grue dotée d’un fléau horizontal et mobile destiné à lancer les machines. Il obtient l’autorisation de l’installer au bord de mer, au bout de la promenade des Anglais, près du futur champ d’aviation, où il effectue 260 essais avant de partir, en 1904 au parc d’aérostation militaire de Chalais-Meudon, près de Paris.
Là-bas, il se consacre à ses travaux sur le plus lourd que l’air et il effectue, en 1905, le premier vol motorisé en France.
■— En septembre 1909, à Boulogne-sur-Mer, Ferdinand Ferber est victime d’un accident :
— Au cours d’un roulage sur un terrain inégal, l’aile gauche de son biplan touche le sol, les roues se calent dans une rigole. L’appareil bascule sur Ferber qui reçoit le poids du moteur sur l’abdomen. Il se dégage, mais perd connaissance et succombe d’une hémorragie interne.
—Source : L’Essentiel Nice
— 13 janvier 2025
—■ L’Essentiel Nice —