12 mai 2025

≡ Les Wiccans, Ces Néo-Païens…

© dragonoak / Flickr


Mouvement religieux syncrétiste né dans la première moitié du XXe siècle, la wicca est une branche importante du néopaganisme. 



Rencontre avec ses adeptes, sorciers des temps modernes.



Aujourd’hui, ils sont nombreux à se désigner comme des « wiccans », c'est-à-dire adeptes de la wicca. Le mot vient du verbe wiccian, qui signifie « ensorceler » en vieil anglais.


Une origine ancestrale ?


Le mythe de la wicca voudrait qu’elle n’ait jamais été créée, mais s’inscrive dans une continuité remontant aux origines de l’humanité ou, plus modestement, au Moyen Âge.


—Au milieu du XXe siècle apparaît la Wicca contemporaine. 


À cette époque, Gerald Brousseau Gardner (1884-1964), organise le premier rassemblement d’adeptes de la wicca qu’il nomme coven. Il rédige par ailleurs des traités de sorcellerie, tels que le fameux Livre des Ombres. 


—Dans les années 1960, la wicca gagne en notoriété, en particulier aux États-Unis. 


En France, depuis une quinzaine d’années, la wicca dite « éclectique » serait majoritaire au sein de la wicca. Elle ne nécessite aucune initiation et regroupe des croyances extrêmement diverses allant des traditions celtes au chamanisme, en passant par la vénération des dieux égyptiens.


Refus du dogmatisme, rejet du conformisme


La nature se trouve au cœur de la spiritualité néopaïenne. Ses différentes facettes sont célébrées par l'intermédiaire de dieux divers et variés, représentant des médiateurs. De même que les Grecs ne s’adressaient pas aux divinités supérieures, telles que Zeus ou Poséidon, leur préférant des intermédiaires considérés comme plus accessibles, les païens ne vénèrent pas la nature, mais des divinités avec lesquelles ils entretiennent une certaine familiarité. 


—Contrairement aux païens identitaires, les wiccans ne s’inscrivent pas dans un rejet du christianisme.


« Un païen est d’abord un individualiste », En réalité, les néopaïens rejettent avant tout le conformisme sous toutes ses formes. L’absence de hiérarchie, la structure très souple, le caractère non dogmatique séduit. La règle qu’ils se fixent est celle du Rede Wicca : 


« Fais ce que tu veux si tu ne blesses personne » (« An it harm none, do what ye will »). 


Le néopaganisme est une des rares religions exemptes de soupçons de misogynie.



Chacun son panthéon


Les conversations tournent davantage autour de détails pratiques sur la réalisation de tel ou tel sortilège que sur des questionnements théologiques de fond. 


En réalité, rien ne sert de débattre, chacun ayant son propre panthéon, sa spiritualité personnelle. « Certains vénèrent des Dieux aztèques, celtiques ou nordiques. D’autres préfèrent encore célébrer la nature, les éléments ou la Lune. Il n’y a pas d’unité, c’est la beauté de la chose ». 


Au moment des rituels collectifs, ce quinquagénaire sorcier apprécie tout particulièrement lorsque la coupe de libation est transmise de main en main : chacun vénère alors la divinité de son choix.


Les pratiques sont aussi hétéroclites que les panthéons sont dissemblables. La plupart des wiccans effectuent leur rituel à l’intérieur d’un cercle magique et s’accordent sur la date des principales cérémonies, les sabbats, aux huit grandes dates des solstices et des équinoxes. 


Certains réalisent également des cérémonies lors des nuits de pleine lune, les ébats. En dehors de ces dates, rites, charmes et sortilèges tiennent, la place de la prière dans les autres religions. 


Cyberpaïen à la page


Bien dans leur époque, ils s’adaptent aux exigences des temps modernes.


Les wiccans préfèrent recommander une érudite « littérature sorcière » : vieux grimoires ou dernières trouvailles au rayon ésotérique.


Sortie du placard à balai


Rares sont les néopaïens qui exposent publiquement leur spiritualité. La discrétion des wiccans doit beaucoup à la mauvaise réputation dont ils ont longtemps souffert. Alors que le satanisme, lié par définition à la tradition judéo-chrétienne, est contraire au paganisme, l’amalgame est souvent fait entre cette doctrine religieuse, la magie noire et les wiccans.


Les « sorciers blancs » ne se reconnaissent ni dans la vénération de Satan ni dans les discours extrémistes des païens identitaires.




— Source : Extrait de « Le Monde Des Religions » 




Léa Ducré —