03 septembre 2024

La Méditation Pour Se Libérer…

 La Méditation Pour Se Libérer Des Opioïdes


Enregistrées par EEG, les ondes thêta produites dans le cerveau 

méditant améliorent le contrôle de soi. — University Of Utah


L'apprentissage De La Méditation De Pleine Conscience Aide Le Cerveau À Se Défaire De L'addiction Aux Antalgiques.


La méditation de pleine conscience peut aider à se libérer de l'emprise d'antalgiques analogues à la morphine, révèle une étude menée par Eric Garland et son équipe à l'Université de l'Utah aux États-Unis.


Des zones du cerveau liées notamment au contrôle de soi


Des patients qui abusaient de ces opioïdes, prescrits pour calmer des douleurs chroniques, ont réussi à normaliser leur consommation grâce à des séances de psychologie dispensées deux heures par semaine pendant deux mois et, surtout, renforcées par quinze minutes quotidiennes de méditation.


L'amélioration semble liée à l'apparition d'ondes thêta entre 4 et 8 hertz, visibles par électroencéphalographie (EEG) à l'avant du cerveau des patients, dans des zones liées au contrôle de soi, à l'attention et à la concentration. Elle a perduré plus de neuf mois après l'apprentissage de la méditation de pleine conscience, signe que le cerveau avait appris à se détacher de l'emprise des drogues. Les chercheurs américains en déduisent que l'induction des ondes thêta par la pratique de la méditation pourrait contribuer à réduire les comportements d'addiction. Une première !


Amplifier les ondes bénéfiques


L'induction des ondes thêta dans le cerveau frontal pourrait être un moyen plus direct de reproduire les résultats bénéfiques de cette pratique. "C'est possible par le neurofeedback cérébral, où des volontaires peuvent voir sur un écran leur production d'ondes thêta et apprendre à les amplifier par des exercices de concentration, souligne Arnaud Delorme, spécialiste du sujet au CNRS et à l'Université Paul-Sabatier à Toulouse. Et ce procédé pourrait ainsi également être testé pour réduire les dépendances aux drogues. "


Un moyen encore plus direct serait de faire produire ces ondes thêta dans le cerveau frontal à l'aide de la stimulation magnétique transcrânienne, technique déjà utilisée à l'hôpital pour lutter contre des douleurs récurrentes. Ces approches, en cours d'étude, offrent ainsi de nouvelles perspectives pour atténuer les addictions, mais aussi les pensées obsédantes et les émotions envahissantes.



Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir.

La Recherche, daté de décembre 2022.



Pierre Kaldy —