27 janvier 2025

≡ Les Sept Sages De La Forêt De Bambous

 


Les sept sages de la forêt de bambous (Zhu Lin Qi Xian) étaient une compagnie spirituelle regroupant des penseurs, écrivains, poètes et musiciens. Ces taoïstes aimaient se réunir à l'ombre des bambous, dans le Shanyang l’actuelle la province du Henan, où ils jouissaient d'une vie simple et rustique.



Ce groupe se composait des plus illustres penseurs du IIIe siècle de notre ère, bien que nombres d'historiens remettent en doute la possibilité que ces personnages historiques ce soient un jour réunis.



•— Le doyen, Shan Tao (205-283), avait été un haut fonctionnaire impérial avant de se retirer


•— Xi Kang (232-262), un philosophe épris de quête d'immortalité


 — Xiang Xiu, un autre grand philosophe dont l'œuvre la plus célèbre est ses commentaires sur le Zhuangzi, un des ouvrages de référence du taoïsme


•— Ruan Ji (210-263) était tout simplement le plus grand poète de son époque


•— Ruan Xian, un grand musicien et neveu du poète. Le luth chinois appelé Ruan est nommé ainsi en son hommage, car on dit qu'il fut l'un des joueurs les plus qualifiés de cet instrument de musique.


•— Liu Ling (221-300), un écrivain libertin et alcoolique. Les plus anciennes représentations de lui, sur les tombes à Nanjing, le montrent buvant du vin dans une gourde, et son œuvre la plus célèbre est un poème intitulé « l'éloge de la vertu du Vin de pays ». Une rumeur populaire souvent citée sur Ling Liu affirme qu'il était suivi en permanence par un serviteur portant une bouteille de vin et une pelle, et qui était autant prêt à lui donner du vin sur sa demande qu'a l'enterrer tellement les quantités d'alcool qu'il buvait étaient dangereuses.


•— Wang Rong (233-305) était un général qui se retira des affaires militaires, écœuré de son époque, pour mener une vie plus simple



Les sept sages, où les sept fous selon leurs détracteurs, tenaient à échapper aux intrigues et à la corruption étouffante de la cour impériale à laquelle ils auraient pu prétendre appartenir.



Ces intellectuels transgressèrent de nombreux tabous : bisexualité, ingestion d'alcool en période de deuil, invitation de mendiants à leur table… pourtant, ils forcèrent l'admiration de tous par leurs talents et qualités artistiques.



Ils écrivirent notamment des poèmes taoïstes qui critiquaient l'Administration et la justice impériale, ainsi que des manuels sur la mystique taoïste et l'alchimie. 



Ce serait cependant une erreur de supposer que tous les membres avaient des points de vue similaires en ce qui concerne l'immortalité ou la politique, bien au contraire des débats vifs les animaient.




Aron O’Raney —