Les moines ont laissé de nombreux témoignages dans les marges de leurs manuscrits. | Enluminure du XIIIe siècle, auteur inconnu
仝 Clou de girofle et shampoing au lézard la médecine médiévale n'était pas si barbare qu'on ne le croit
Le haut Moyen Âge, souvent jugé sombre et archaïque, cache en réalité une surprenante passion pour la médecine et le bien-être, bien loin des idées reçues.
Le Moyen Âge a souvent mauvaise réputation. Commencé après l'effondrement de l'Empire romain en 476, il se démarque en Europe par une période surnommée «l'Âge sombre».
Généralement perçue comme une époque de déclin culturel, économique et politique, on l'associe à un recul des progrès scientifiques.
Cependant, les historiens modernes nuancent cette vision. Un projet de l'Université de St Andrews, en Écosse, illustre parfaitement cette tendance.
Menée en collaboration avec d'autres instituts d'Europe et d'Amérique, l'étude de St Andrews visait à établir un nouveau catalogue de manuscrits médicaux latins du haut Moyen Âge (le vrai nom de «l'Âge sombre»). Contre toute attente, les scientifiques ont mis la main sur des centaines d'entre eux, explique IFLScience.
Un âge pas si obscur
Leurs recherches ont montré que les hommes du Moyen Âge étaient très intéressés par l'élaboration de remèdes et par le partage de conseils de santé. Les textes recueillis prouvent que les chrétiens médiévaux s'intéressaient également fortement aux connaissances de la médecine grecque antique, non chrétienne.
De nombreuses recettes médicinales incluaient des herbes et des épices exotiques (comme le clou de girofle ou le cumin), qui ne pouvaient se trouver qu'à des milliers de kilomètres de l'Europe, témoignant d'un réseau commercial dynamique.
Ces informations ont longtemps été négligées par les chercheurs, car elles étaient souvent écrites dans les marges d'ouvrages de théologie ou de grammaire.
Nombre de ces volumes ont été écrits par des moines et leur contenu était parfois surprenant. L'étude évoque notamment une de ces trouvailles : la recette d'un shampoing au lézard.
— 3 juillet 2025
— Source documentaire : Slate France
■—Lola Buscemi—
