◆ Depuis qu’il a quitté le pays natal, il traine une bien morne existence.
• Il croyait, être attaché à sa Terre jusqu’à la fin des temps, mais, ses racines coupées, sa maison, sa mer, et son soleil arrachés, il ne lui reste rien. Si son pays n’est plus, il le porte toujours enfoui au plus profond de lui.
• Désemparé, il traverse des contrées inconnues, porté par le vent de l’exil, qui ne cesse de le tourmenter. Il voyage ainsi d'ici à là-bas très au loin, sans repère, naviguant sans boussole ni gouverne.
• Dans le mal être, il ne peut vaincre les émotions qui l’assaillent et le submergent, insaisissables et indomptées elles s’insurgent, comme si le cœur subissant l'exil le refusait.
• Il erre sur les chemins de l’inconnaissance, au hasard du vécu, à l’improbable découverte du manque sans nom, l’essence originelle de la vie dont il a hérité.
◆ L’univers qui l’a vu naître, lui a-t-il trouvé une place ?
• Il cherche sans savoir ce qu'il espère trouver : une réponse, l’écho à sa détresse, ou l’essence primordiale d’une existence qu’il ne sent plus en lui.
• Il patiente, il attend sans savoir ni quoi ni qui, mais il attend quand même une révélation, un signe, une étincelle de lumière, un refuge où se reposer.
• De défi en défi, d’épreuve en épreuve, d’échec en échec, tantôt dans l’expectative, parfois sur la défensive, souvent dans la fuite, où dans l’urgence des événements, il affronte ce qu’il croit être un danger qui n’est en réalité qu’une épreuve à surmonter.
• De l’espoir au désespoir, de l’illusion au réel, l’esprit embué par ses pensées folles, il n’ose pas affronter l’à venir, qui le hante nuit et jour, l’empêchant d’avancer dans un monde où il se sent exclu.
• Plus de père, plus de mère, sans sa vraie terre et sans sa vraie mer, il reste un errant sans foyer, qui voyage d’ici à là-bas d’un ailleurs à l’autre, sans refuge où reposer.
— Dimanche 9 mars 2025
—■ Jean Rumoncey —