La statue de Jeanne d’Arc est installée devant l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, dans le quartier Borriglione à Nice. Frédéric Dides/AFP
🏙️ Statue de Jeanne d’Arc à Nice : le ministère de l’Intérieur saisit le Conseil d’État après la commande controversée.
• Un ultime débat judiciaire va décider du sort de la statue de Jeanne d’Arc à Nice, dont l’absence de mise en concurrence avait été contestée par l’ex-préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh.
• Le sort de la statue grandeur nature de Jeanne d’Arc à Nice (Alpes-Maritimes) va se jouer devant le Conseil d’État, saisi en dernier recours par le ministère de l’Intérieur, comme l’a appris Le Figaro confirmant l’information du quotidien régional Nice-Matin. La bataille politico-judiciaire autour de cette immense représentation de la Pucelle d’Orléans va donc se poursuivre après des audiences aux issues contradictoires concernant la légalité de cette commande publique passée par la régie métropolitaine Parcs d’Azur.
• La statue de bronze dorée à l’or fin a été installée l’automne dernier sur une place réhabilitée avec un parking souterrain et devant l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, dans le quartier résidentiel de Borriglione. Cette œuvre monumentale, confiée à l’atelier Missor, a coûté 170.000 euros hors taxes à la régie publique, mais n’a pas fait l’objet d’un marché avec une publicité et une mise en concurrence. L’ex-préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, désormais secrétaire général du ministère de l’Intérieur, avait alors saisi le tribunal administratif de Nice pour contester cette procédure et avait obtenu gain de cause.
• Jeanne d’Arc sur son cheval et brandissant une épée devait ainsi être déboulonnée, ce que la régie des parkings et le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), se sont refusés à faire, le cas de cette statue devenant alors politique et symbolique sur fond d’inimitié avec l’ancien représentant de l’État.
≈ Exception artistique ?
• En appel, la cour administrative de Marseille avait ensuite donné raison à la régie Parcs d’Azur et à l’atelier Missor, qui ont défendu une exception artistique derrière cette réalisation, ce qui ne nécessiterait donc pas une mise en concurrence.
• La justice avait quand même souligné une erreur dans la commande publique, mais avait jugé que sa gravité n’allait pas jusqu’à entraîner le déboulonnage de la statue. Une décision vue comme une victoire par les défenseurs de cette Jeanne d’Arc niçoise.
• Mais, avec ce pourvoi en cassation, une dernière manche judiciaire va donc se disputer devant le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative. L’arrêté de la cour d’appel sera étudié. La controversée statue de Jeanne d’Arc reste donc en sursis.
• Sur le plan pénal, une enquête préliminaire pour des soupçons de «favoritisme» est aussi toujours ouverte par le parquet de Nice. Les enquêteurs avaient procédé à des perquisitions en début d’année dans les bureaux de la régie métropolitaine des parkings azuréens.
— 26 septembre 2025
— Source documentaire : Le Figaro Nice
■— Lucas Hélin —