Je prie
Pour celui qui n’a devant lui
Que la terre sèche
Le mur gris
Ou la pelouse jaunie
Je prie
Pour celui qui n’a autour de lui
Que des épaules qui se dérobent
Des yeux qui se détournent
Des mains qui se retirent
Je prie
Pour celui qui erre
Pour l’enfant qui appelle
Et dont la voix s’éraille
Je prie
Pour celui qui se trompe de chemin
Et fait le mal
Et se fait mal
Parce qu’il ne sait pas où est
Et ce qu’est le Bien
Je prie
pour celui qui se détruit
Celui qui meurt esclave en se croyant libre
Je prie
Pour l’innocent devenu coupable
Et qui reste
Un enfant
Je prie
Pour les gosses qui s’égarent
Et pour tous ceux qui cherchent
Âmes en peine
Une cité des Songes
— La prière de l’enfant
— Extrait
■— Martin Gray —
