08 mars 2017

Jours de Mars…

Mes Huit Mars 2014 2016


Mardi,

Le véritable bonheur est sans cause ; rien de neuf n’arrive, mais l’on trouve soudainement qu’il est merveilleux de vivre.

Ce qui rend heureux, n’a aucun nom, ni étiquette, nul mot ne peut l’exprimer, un sentiment confus et impalpable, une sensation diffuse, quelque chose de l’ordre du surnaturel s’exprime.

Ce qui se passe ne dépend pas de soi, il s’agit d’un tout qui se conjugue au présent dans l’instantanéité des pensées et des actes.

Pour la plupart des hommes, le bonheur implique de facto, la possession de toutes choses, une maison, de l’argent, des honneurs, la gloire, ou dans un autre registre, avoir un mari, ou une femme, des enfants, ou bien d’autres plaisirs encore.

Le vrai bonheur ne dépend, ni d’un Objet, d’une Possession, ou d’un Être. Il vient du plan supérieur, c’est-à-dire de Très-Haut, lorsque se découvre en soi, dans l’inconnaissable un état supérieur de conscience.

Heureux Sans Même Savoir Pourquoi, Se Nomme Seul, Le Vrai Bonheur.  


Dimanche,

Quel serait le sujet du jour, issu des divagations, nourries par mes folles pensées ?

Le premier propos porterait sur moi-même, Ego oblige, le second sur les Autres évidemment, et en dernier ressort, cela pourrait être l’Objet du désir de possession.

L’Ego est omniprésent en moi, il est en toute chose, et dans un état de demande perpétuelle de reconnaissance de sa toute-puissance. Il investit ainsi, l’âme et l’esprit, en rendant mon Être véritable incapable de s’écarter de sa présence envahissante…

Les Autres, il y a ces proches autour de moi, que j’aime vraisemblablement, mais à ma façon comme il se doit, semble-t-il. Je prête ainsi une oreille attentive et compatissante à leurs maux, et je tente même de consoler et de rassurer…

L’Objet, celui de la possession s’essouffle, peut-être est-il en voie d’extinction comme je l’espère. Je souhaite que ce palliatif devienne un jour, au fil des années qui passent, complètement inopérant.

Durant la jeunesse et la maturité, il m’était facile et commode de m’amarrer à l’objet du désir, pour remplir temporairement le vide de ma vie, en attendant de lui donner un véritable sens.

Aujourd’hui au crépuscule, la splendeur irréelle de l’illusoire ne peut arriver à combler le vide récurrent de ma vie, alors que me reste-t-il donc à faire ou tenter encore, pour espérer obtenir simplement la paix?  


Samedi,

Nous allons ici ou là-bas, au gré de nos humeurs et sentiments, submergés parfois par les émotions encore et toujours incontrôlées. Nous errons ainsi sur les chemins de l’inconnaissance au hasard, à l’improbable découverte de ce qui nous fait cruellement défaut, l’essence même de cette vie prêtée ou donnée, par le grand ordonnateur du monde.

De défi en défi, d’épreuve en épreuve, tantôt sur la défensive, souvent dans la fuite, parfois dans l’extrême urgence des circonstances, nous faisons face à ce que nous croyons être un danger ; alors que tout cela n’est en réalité qu’une épreuve de plus dans l’apprentissage de cette vie…

De promesse en promesse, de résolution en résolution, l’esprit encombré par nos réflexions et élucubrations, nous reculons n’osons affronter la grande peur inavouable et sans nom, qui hante nos nuits et nos jours, cette cruelle inconnue qui nous empêche d’avancer dans un monde incompréhensible…

Sans père, sans mère, et sans terre, je suis ce fuyard irréductible, qui voyage de lieu en lieu, recherchant inconsciemment ou non, une paix et un bonheur inaccessibles…

— Dimanche 4 juin 2017


▲ Aron O’Raney —