24 mai 1999

Les Templiers Condamnés Par La Royauté



En L’an 1310, Cinquante-Quatre Templiers Sont Condamnés Au Bûcher, Puis En 1314 Quelques Années Après, C’est Le Grand-Maître Jacques De Molay, Qui Est Supplicié À Son Tour.


Condamnés Par Le Roi, Puis Par Le Pape


La première phase de l’affaire se déroule exclusivement en France. 


Arrêtés le 13 octobre 1307, les templiers sont interrogés dans les semaines qui suivent. 


Pour le roi, les templiers sont des hérétiques et l’ordre doit être supprimé sans retard. 


On leur reproche certaines pratiques de la cérémonie d’admission : 


Reniement du Christ, crachat sur la croix, baisers obscènes, sodomie, adoration d’idoles, non-consécration de l’hostie par leurs prêtres, et plus encore…. 


Sous la torture, systématiquement appliquée, on obtient d’eux les aveux recherchés.


Le pape Clément V a été tenu à l’écart.


Pour ramener l’affaire dans le giron de l’Église, il décide une enquête sur tous les templiers en Europe et, en juillet 1308, il lance deux procédures : 


— L’une contre les personnes, diligentée par les évêques,


— l’autre contre l’ordre, menée par les commissions pontificales de chaque État. Un concile devait trancher.



Ce qui se passe devant la commission pontificale siégeant à Paris menace sérieusement la stratégie du roi de France : 


À partir de février 1310, les templiers français affluent pour défendre leur ordre. 


Cet impressionnant sursaut est brisé net par le roi et ses conseillers qui envoient au bûcher, le 12 mai 1310, Cinquante-Quatre templiers condamnés comme relaps : 


ils avaient défendu l’ordre devant la commission pontificale, alors qu’ils avaient reconnu leurs erreurs devant l’évêque. 


Dès lors, les templiers interrogés à Paris rentrent dans le rang et, pour sauver leur vie, confirment leurs aveux. 


Presque partout ailleurs, les templiers rejettent les accusations portées contre eux. 


Lors du concile réuni à Vienne d’Octobre 1311 à Mai 1312, le pape, soumis à la menaçante pression du roi de France et à la fronde des évêques, qui souhaitent entendre la défense des Templiers, prononce, le 3 avril 1312, la suppression de l’ordre. 


Sans le condamner :


l’ordre n’est pas hérétique, mais ses membres sont trop diffamés pour être désormais utiles à l’Église.


Le pape s’était réservé le jugement du grand maître, Jacques de Molay, et celui des dignitaires de l’ordre détenus à Paris.


Ces derniers, en refusant de déposer seulement devant le pape, se sont trompés de défense. Car celui-ci se contente de prononcer un jugement sans les entendre : la prison à vie. 


Jacques de Molay s’insurge, revient sur ses aveux et proclame l’ordre saint. 


Trop tard; sans attendre une décision de l’Église, le roi le fait brûler avec un autre dignitaire, Geoffroy de Charnay.


C’était le II mars 1314. 




Aron O’Raney —