11 décembre 2024

≡ Je ne « possède » l’amour qu’en le donnant !



L’Amour « l’Agapé » étant le seul Dieu qui ne soit pas une idole, on ne peut pas « l’avoir », on ne le « possède » qu’en le donnant.


Cet Amour est un Autre en nous, 

Une Autre conscience, 


Un Tout Autre amour que tous ceux 

Que nous avions connu Précédemment 


Et qu’on ne peut comparer à rien.


C’est en ce sens qu’il est Saint, 

« Kadesh » en hébreu, veut dire : 

« Incomparable », 


Qui ne ressemble à rien de ce qui existe. 


Cet amour ne détruit rien, 

Ni l’enfant en nous avec ses besoins, 


Ni l’adolescent avec ses demandes, 

Ni l’adulte avec ses désirs, 


Mais il nous rend libres 


De toutes les formes d’amour 

Que nous avions pris pour l’amour. 


À ce niveau de conscience, 

Amour et Liberté s’embrassent, 


Il n’y a plus de dualité, 


L’homme est ouvert 

Dans toutes les dimensions de son être :


 « La hauteur, La largeur, La profondeur ».


Il demeure dans l’ouvert; une porte, 

Des bras se sont ouverts en lui 


Et nul ne les ferme…


Dans cet amour humain 

Gratuit et inconditionnel 


Se révèle un Être qui est Agapè,


Non, un Acte pur d’exister 

Un moteur immobile, 


Mais un Sujet Aimant, 

Ce qui ouvre l’Être… 


Faut-il encore développer, 

Comme le font certains Philosophes 

Et phénoménologues contemporains, 


Les conséquences de ce passage 

« de cette Pâque » 


D’une métaphysique de l’Être 

À une métaphysique de l’Agapè, 


Dépassement des ontothéologies, 

Non vers l’insondable vacuité, 


Mais vers les abîmes du Don.




Extrait de « Qui aime quand je t'aime? »

Albin Michel, 2005 — P 160.




Jean-Yves Leloup — Catherine Bensaïd —