Il faut se remplir l’esprit de la pensée de l’avenir,
avec cette circonstance, qu’il ne nous concerne point tout à fait, Et qu’il n’est pas entièrement Hors d’état de nous concerner, afin que nous ne soyons point inquiétés de la certitude ou de l’incertitude de son arrivée.
Considérez aussi que des choses différentes sont l’objet de nos souhaits
et de nos désirs ; les unes sont naturelles, et les autres sont superflues ; il y en a de naturelles absolument nécessaires, et d’autres dont on peut se passer, quoiqu’inspirées par la nature.
≈ Les Nécessaires Sont De Deux Sortes :
Les unes font notre bonheur par l’indolence du corps, Et quelques autres soutiennent la vie, comme le breuvage et l’aliment.
Si vous spéculez ces choses sans vous éloigner de la vérité,
l’esprit et le corps y trouveront ce qu’il faut chercher et ce qu’il faut éviter ; L’un y aura le calme et la bonace, Et l’autre une santé parfaite, Qui sont le centre d’une vie bienheureuse.
Lettre à Ménécée.
Traduction : Jacques Georges Chauffepié.
Lefèvre, 1840 (pp. 487-493).
■— Épicure —