Je Crois Vraiment Pouvoir Dire Les Deux.
Il y a depuis toujours un pessimisme de raison et un optimisme du cœur, je préfère quant à moi le mot Lucide à celui de pessimiste.
Dans le pessimisme , il y a dès que l’on prononce le mot un profond et intime sentiment de défaite. Dans la lucidité, il y a le constat et l’acceptation aussi d’une défaite, mais également la conviction que l’on peut encore réagir en faisant quelque chose qui puisse changer la situation dans laquelle on se trouve.
Le Pessimisme Est Peut-être L’opposé De La Lucidité.
Nul ne peut rester sur l’impression ou la conviction que tout est conclu et définitif, que tout est irrémédiablement perdu, et qu’il n’existe aucune voie de sortie. Je n’accepte pas qu’il en soit ainsi.
Est-ce Que J’ai Un Regard Ou Une Approche Pessimiste, Je Dirais Oui ?
La réponse est oui, car je vois, en France ce pays où l’on m’a quasiment obligé d’immigrer, un gouvernement et une population majoritaire vivre dans le monde d’un déni du réel. Cet état de fait ne me donne aucune raison d’espérer en un meilleur après.
Cela m’empêche en effet d’avoir encore de l’espoir ici, là où je vis aujourd’hui et je ne peux que m’efforcer de continuer à cheminer tant bien que mal dans cette vie, avec le secret espoir encore de pouvoir accéder peut être un jour à un autre départ dans une autre vie.
Je remarque dans notre époque, les insanités et stupidités que déversent jour après jour, dans la société humaine, les fameux réseaux dits « sociaux », et je désespère encore davantage d’un possible changement.
Je dois avouer quand même ici que je suis plutôt d’un pessimisme qui me semble irrémédiablement définitif, mais je continue à penser que je conserve aussi toujours une lucidité permanente.
Comme la plupart des gens, j’ai mes intermittences et contradictions. Ainsi, il m’est parfois plus facile de céder à la facilité du déni qu’à celui de la lucidité permanente, et il y a des instants où cédant à la colère contre la réalité ; je me surprends à espérer.
Parfois quand je suis installé dans un entier pessimisme, je me dis égoïstement qu’au crépuscule de ma vie, je partirais en ayant peut-être toujours à l’esprit l’image d’une dégénérescence de la société.
Pour autant, entre rébellion et résignation je continue comme d’autres personnes de ma génération, à vivre en laissant ouverte la porte d’un possible ou miraculeux changement.
Être un ancêtre est une fatalité que beaucoup n’ont pu atteindre.
▲ Aron O’Raney —
Samedi 16 Septembre 2023
