29 novembre 2024

≡ Catherine Ségurane a-t-elle vraiment existé ?

Catherine Ségurane est représentée avec le drapeau ottoman (Photo DR)



A Nice, Catherine Ségurane est une icône. Un symbole de l’identité niçoise. Rue Sincaire, une stèle rend hommage à cette Niçoise, une rue porte son nom, un collège et même, dernièrement, un hôtel.



La légende



— Tout d’abord, il convient de remonter le temps et de rappeler ce pour quoi Catherine Ségurane est connue.


— Sur la stèle lui rendant hommage depuis 1923, visible rue Sincaire, on peut ainsi lire que, lors du siège de Nice de 1543 par les armées franco-turques qui combattaient le duc de Savoie Charles III, Catherine Ségurane galvanisa les troupes en s'emparant de la bannière adverse.


— Il est écrit même distinctement sur le monument : « la tradition rapporte ». Mais qu’en est-il vraiment ?



Quels indices  ?



— « Déjà premièrement : oui, Catherine Ségurane a bien existé puisque nous avons retrouvé dans les registres de la paroisse une trace de sa naissance datant de 1506. Elle aurait eu au moment du siège 37 ans », rapporte l’historien Richard Pogliano.


— Mais cette Jeanne d’Arc niçoise a-t-elle repoussé réellement l’assaillant ou n’est-elle le fruit que d’une fiction ?


— « Ce qu’il faut savoir c’est qu’il existe très peu de documents sur cette période où il fait mention de Catherine Ségurane. Mais je peux répondre par l'affirmative en me basant sur le discours du maire Honoré Pastorelli en 1605 ».


— « Nous en avons trace et celui-ci, dans son discours en hommage à Catherine Ségurane, raconte que ses parents qui vivaient alors à Nice lors du siège, lui avaient raconté ce qu’elle avait fait ».



Une histoire de fesses...



— Enfin, a-t-elle montré ses fesses aux Turcs ? 

Oui, vous avez bien lu…


— « Là encore, je me réfère à l’historien Antoine Fighiera du XVIe et XVIIe siècle dans son ouvrage ‹ Nice et son Comté › et rapporte la scène où, après avoir pris l’étendard aux Turcs en haut de la tour sincaire, elle montra son derrière », poursuite Richard Pogliano.


— Il n’en fallait pas plus pour faire de Catherine Ségurane, le symbole de l’identité niçoise, mais également celui de l’émancipation de la femme.




— Un Article de L’Essentiel Nice




Édité Par Aron O’Raney —