24 décembre 2024

≡ 1823, Un Poème A Changé Noël Aux États-Unis Et Dans Le Monde

Les lecteurs ont tellement aimé le poème qu'ils ont assiégé la rédaction du journal, dans lequel il avait été publié, pour connaître la véritable identité de son auteur.


 Kodomo no Tomo Magazine – via wikicommons.



« Le poème arrive exactement au moment où Noël devient une fête domestique centrée sur la famille, le foyer et les enfants. »


C'était il y a plus de 200 ans. Le 23 décembre 1823, le journal The Troy Sentinel publie l'un de ses numéros qui deviendront iconiques. Entre les informations sur les derniers événements au Congrès et les publicités pour des peaux de bison ou celles pour du miel local, se trouve ce jour-là un poème.


Publié anonymement en page 3, il est intitulé « Récit d'une visite de Saint-Nicolas ».


Mais, commençant par « c'était la nuit avant Noël », ces mots sont devenus aujourd'hui le titre du poème dans l'esprit commun. Au fil des vers, il raconte la rencontre entre un père et Saint-Nicolas accompagné de ses rennes. Plus qu'un simple poème écrit pour les fêtes de fin d'année, il changera profondément la célébration de Noël aux États-Unis et dans le monde entier, relate National Geographic dans un article.


L'exemple Parfait « D'un Noël À La Maison.


« À cette époque, Noël n’était pas encore très célébré aux États-Unis, précise Thomas Ruys Smith, professeur de littérature et de culture américaines à l’Université d’East Anglia, qui étudie l’histoire de Noël aux États-Unis. Quand c’était le cas, c’était une fête de rue animée qui s’inspirait des traditions du Vieux Continent. » Ces coutumes étaient devenues populaires en Europe occidentale, puis se sont répandues aux États-Unis avec les premières vagues d’immigrants dans la nouvelle nation.


Le poème qui a été publié dans The Troy Sentinel, en 1823. — Hymns and carols of christmas via wikicommons.



« Le poème arrive exactement au moment où Noël devient une fête domestique centrée sur la famille, le foyer et les enfants ». Les vers ont ainsi bercé une génération d’enfants et influencé les traditions de Noël des générations suivantes. Avant les années 1820, explique le spécialiste, Noël aurait ainsi été méconnaissable pour tout lecteur moderne. La célébration de cette fête – quand elle était célébrée – variait considérablement d’une région à l’autre et impliquait généralement des festivités dans les rues et une forte consommation d’alcool.


« Ce poème donne aux lecteurs un exemple parfait de ce à quoi devrait ressembler un Noël à la maison », ajoute l'expert. Au lieu de festivités pour adultes, le Noël du poème parle d'enfants endormis et d'un lutin scintillant qui se faufilent dans leurs maisons la nuit pour leur apporter des cadeaux.


La Controverse Autour De Son Auteur.


Le succès du poème a été tel que les lecteurs et lectrices de The Troy Sentinel ont assiégé la rédaction pour connaître la véritable identité de son auteur. Mais ce n'est que 14 ans plus tard, avec la publication de l'anthologie « The New-York Book of Poetry », qu'un auteur s'est manifesté.


Et ce n'est nul autre que le spécialiste des classiques, Clement Clarke Moore. Ce dernier a expliqué l'avoir écrit pour ses neuf enfants et l'avoir lu à haute voix la veille de Noël 1822. Pourtant, cette révélation ne convainc pas tout le monde. 


Certains chercheurs et descendants du fermier et poète hollandais Henry Livingston, Jr. assurent qu'il en est le véritable auteur. Ils affirment ainsi que Clement Clarke Moore, réputé froid et sans humour, n'aurait jamais pu imaginer un Père Noël aussi aimable que celui du poème.


Autre point mis en avant : les origines hollandaises d'Henry Livingston Jr. auraient inspiré les traditions évoquées dans le poème. Les chaussettes de Noël remplies de jouets et le Père Noël sont d'origine néerlandaise, dérivés de la fête annuelle des Pays-Bas célébrant Sinterklaas, ou Saint-Nicolas, le 6 décembre.


Pourtant, le mystère reste entier, et ce, encore aujourd'hui, puisque Henry Livingston Jr. n'a jamais revendiqué le poème.



— Slate FR

— Samedi 14 décembre 2024



Elena Gillet –