23 décembre 2024

≡ On Est En Droit De Défendre Nos Racines Chrétiennes

 ≈ Bienvenue À Lucéram, Le Village Provençal Aux 450 Crèches De Noël


L’Enfant Jésus, d’ordinaire placé dans sa mangeoire le 25 décembre, est déjà présent dans la plupart des crèches de Lucéram. Façon de joindre le culte à la culture.


Depuis 26 ans, Lucéram se mue en crèche géante pendant huit semaines. Un formidable témoignage de l’enracinement d’une tradition cultuelle et culturelle dont la création est souvent attribuée à saint François d’Assise.


N’en déplaise à la poignée d’associations qui, invoquant la sacro-sainte Laïcité, voudrait débarrasser l’espace public des crèches de Noël, la coutume perdure. À Montpellier, le tribunal administratif a rejeté mercredi les deux requêtes en référé de la Ligue des droits de l’homme qui demandait notamment que la crèche de l’hôtel de ville de Béziers soit retirée. 


De l’autre côté du littoral méditerranéen, dans l’arrière-pays niçois, un village incarne de manière unique - et avec splendeur - l’enracinement de cette tradition séculaire dont la création est souvent attribuée à saint François d’Assise.


Depuis 26 ans, Lucéram se mue en crèche géante pendant huit semaines : « Du 4 décembre au 2 février, période pendant laquelle Marie est restée dans l’étable », précise l’instigatrice du projet, Christiane Ricort. En 1998, le village aux 1.200 âmes avait installé 33 crèches provençales, il y en a cette année plus de 450. 


Un Élan Collectif


Certaines à taille humaine, comme celle déployée près de la mairie ou cette autre, dans laquelle les ailes immaculées de deux anges épousent l’arche d’un passage couvert au niveau de la rue de l’Église. D’autres, minuscules, à peine visibles, sont coincées dans une fissure naturelle, entre deux pierres d’un mur de façade ou sur le rebord d’une fenêtre géminée. « Tout le village est mis à contribution, c’est aussi ce qui fait notre particularité. Tout le monde, ou presque, participe. Le maire lui-même a condamné son escalier pour installer des santons », illustre Christiane, par ailleurs première adjointe, photo à l'appui. 


Chaque année, des dizaines de milliers de visiteurs viennent profiter de ce spectacle de Noël hors du commun, à une heure de Nice. N. D./Le Figaro


Tant et si bien qu’en plus d’avoir ouvert son musée de la crèche, la municipalité a mis en place un circuit des crèches en onze étapes pour permettre aux visiteurs de s’y retrouver parmi les nombreuses crèches, qu’elles soient traditionnelles ou atypiques, agrémentées de bois, de tissus ou de fer forgé. « C’est un peu comme chercher les œufs de Pâques », s’amuse Delia Fadas, responsable de la maison de Pays, où l’on vend, entre autres spécialités, les Santons de Provence, produit d’un savoir-faire artisanal unique. 


Chaque année, ils sont ainsi des dizaines de milliers à venir profiter de ce spectacle de Noël hors du commun. 


On évoque des saisons à 60.000 visiteurs. En ce vendredi 20 décembre, six autocars sont par exemple attendus et pas moins de 232 enfants d’une école d’Antibes. « C’est grâce à cela que nous avons toujours des commerçants. Au-delà de la tradition et de la fierté que nous avons à l’entretenir, c’est aussi une manne touristique non négligeable », confirme le maire de Lucéram, Michel Calmet.


 On est quand même en droit de défendre nos racines chrétiennes. Il y a une église à Lucéram et sept chapelles, cela veut bien dire ce que cela veut dire. La Laïcité, c’est aussi la tolérance .


Christiane Ricort, première adjointe au maire de Lucéram 


                                    Dès l’entrée du village, le circuit des crèches est annoncé. N. D./Le Figaro


« Les polémiques autour du sujet me rendent triste », réagit Christiane Ricort depuis un petit local où se trouve sa dernière création, une crèche qui lui a demandé onze mois de travail. « On est quand même en droit de défendre nos racines chrétiennes. 


Il y a une église à Lucéram et sept chapelles, cela veut bien dire ce que cela veut dire. La Laïcité, c’est aussi la tolérance », s’agace-t-elle. Et d’ajouter : « Ces gens qui veulent interdire nos crèches, on devrait leur imposer de travailler le 25 décembre ». 


En 2017, l’adjointe au maire avait reçu la visite de l’une de ces associations : « On a failli aller au tribunal », se souvient-elle. C’est d’ailleurs pour parer les attaques que beaucoup des crèches du village abritent déjà l’Enfant Jésus, façon de rappeler qu’il est affaire autant de culte que de culture.  

Christiane Ricort, instigatrice du projet voilà 26 ans, première adjointe au maire de Lucéram. N. D./Le Figaro



— Le Figaro Nice

— Lundi 23 décembre 2024




Nicolas Daguin —