〓 MAKTUB… « C’est Écrit ».
Pour les Arabes, « c’est écrit » n’est pas une bonne traduction, car, bien que tout soit déjà écrit, Dieu est miséricordieux et Il n’use Son stylo et Son encre que pour nous venir en aide.
— Le voyageur se trouve à New York.
Il s’est réveillé tardivement et, lorsqu’il sort de l’hôtel, il découvre que la police a embarqué sa voiture.
Il arrive en retard à son rendez-vous, le déjeuner se prolonge plus que nécessaire, et il pense à l’amende qu’il va devoir payer, qui va lui coûter une fortune.
Soudain, il songe au dollar qu’il a trouvé la veille.
Il imagine une relation surnaturelle entre ce billet et les événements de la matinée.
« Qui sait si je n’ai pas ramassé ce billet avant que celui à qui il était destiné ne le trouve ?
— Peut-être ai-je enlevé ce dollar du chemin d’une personne qui en avait besoin.
— Peut-être ai-je interféré dans ce qui était écrit. »
Il éprouve le besoin de se débarrasser du billet.
À cet instant, il aperçoit un mendiant assis par terre et le lui tend.
« Un moment, s’exclama ce dernier. Je suis poète. Pour vous remercier, je vais vous lire un poème.
— Alors, qu’il soit court, car je suis pressé », répond le voyageur.
— Le mendiant rétorque :
« Si vous êtes toujours en vie, c’est que vous n’êtes pas encore arrivé là où vous deviez arriver. »
— Extrait de « Maktub »
■— Paulo Coelho —