— Oran Cap Falcon 1960
Sur ces plages d'Oranie,
Tous les matins d'été ont l'air d'être
Les premiers du monde.
Tous les crépuscules semblent être les derniers,
Agonies solennelles annoncées au coucher du soleil
Par une dernière lumière qui fonce toutes les teintes.
La mer est outremer,
La route couleur de sang caillé,
La plage jaune.
Tout disparaît avec le soleil vert ;
Une heure plus tard,
Les dunes ruissellent de lune.
Ce sont alors les nuits sans mesure
Sous une pluie d'étoiles.
Des orages les traversent parfois,
Et les éclairs coulent le long des dunes
Pâlissent le ciel,
Mettent sur le sable
Et dans les yeux des lueurs orangées.
Mais ceci ne peut se partager.
Il faut l'avoir vécu.
— Samedi 3 mai 2025
— Extrait de « le Minotaure
—■ Albert Camus —