En France, la consommation de champignons hallucinogènes est toujours interdite. | Tania Malréchauffé via Unsplash
Des chercheurs ont filé des champignons hallucinogènes à un curé, un rabbin, un imam et un moine
•Un projet mené par les Universités Johns Hopkins et NYU a testé la psilocybine sur des responsables de différentes religions. Résultat : une majorité d'entre eux ont rapporté une intensification durable de leur sentiment spirituel et de leur engagement religieux.
Un rabbin, un pasteur, un moine et un imam qui prennent des champignons hallucinogènes : on pourrait croire au début d'une blague de mauvais goût. C'est pourtant le point de départ d'une étude menée par Roland Griffiths, de l'Université Johns Hopkins, et Stephen Ross et Anthony Bossis, de la Grossman School of Medicine de l'Université de New York, explique The Debrief.
Le but était de savoir de quelle manière la psilocybine, une substance hallucinogène naturelle présente dans certaines espèces de champignon, affectait les performances professionnelles de ces chefs religieux. Si de nombreuses traditions religieuses ont, au fil de l'histoire, intégré des substances psychédéliques dans leurs rituels, les chercheurs voulaient cette fois observer leur impact au sein de quatre grandes religions contemporaines.
•Les chercheurs ont sélectionné 22 dirigeants de différentes confessions chrétiennes, cinq du judaïsme, un de l'islam et un issu du bouddhisme.
Lors de la première séance, les 33 participants se sont installés dans un salon équipé de fauteuils confortables, de tables basses et de tapis. Ils «étaient également encouragés à apporter tout objet religieux ou personnel», relate le média.
≈Des effets durables sur la spiritualité
Après avoir pris ce que les chercheurs décrivent comme une dose de psilocybine «modérément élevée», les participants ont été invités à s'allonger et à se concentrer sur eux-mêmes. Un mois plus tard, certains participants ont à nouveau reçu la même dose, tandis que d'autres ont bénéficié d'un dosage plus élevé.
Les chercheurs ont réalisé deux évaluations auprès des participants, six et seize mois après l'expérience. Selon les auteurs, les chefs religieux ayant consommé la substance hallucinogène ont signalé «des changements positifs significativement plus importants dans leurs pratiques religieuses, leurs attitudes à l'égard de leur religion et leur efficacité en tant que chef religieux, ainsi que dans leurs attitudes, humeurs et comportements non religieux».
•Selon les résultats de l'étude, 96 % des participants ont considéré cette expérience comme l'une des plus significatives de leur vie sur le plan spirituel.
Interrogés sur l'impact de leurs séances sur leur performance professionnelle, 78 % d'entre eux ont «fortement approuvé» l'idée que ces expériences avaient eu des effets positifs sur leurs pratiques religieuses, comme la prière ou la méditation, et sur leur «sens du sacré» au quotidien.
— Source documentaire : Slate France
— Vendredi 13 juin 2025
■ Lola Buscemi —