16 février 2018

L’Hiver Frappe À Ma Porte…



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Je Ne L’attendais Pas évidemment, Mais Furtif Et Silencieux, Mon Hiver Frappe À Ma Porte.

J’ai pourtant le sentiment qu’hier, j’étais encore jeune, mais le temps du questionnement est sans doute maintenant arrivé…

Qu’ai je fais durant ces années enfuies?
De quoi sera fait mon devenir?

Certes, j’ai bel et bien vécu tous ces temps de l’arrière-saison.

Je me souviens avoir navigué au jour le jour sans gouverne, au gré du courant et des circonstances du moment; mais jamais selon des aspirations, un projet intime ou certains de mes rêves.

― Qu’ai je fais de ce vécu, depuis l’enfance, en vivant l’adolescence, la vie d’adulte, et durant toute la maturité?

Aujourd’hui, il est bien là l’hiver de cette vie, et je ne sais comment il est parvenu aussi vite ici!

Je me souviens au temps de «l’avant» des personnes âgées que je côtoyais.

Elles avaient de nombreuses années d’avance sur moi, mais je ne songeais nullement à l’époque, à la vieillesse et au fameux «Troisième Âge».

Inconscient, au temps des années de l’insouciance, et encore bien plus tard d’ailleurs, j’ignorais l’existence de l’hiver de l’homme, oui, cela était hors de mon horizon et du champ du possible.

Aujourd’hui, il est bien là l’hiver de cette vie, partis les copains, emportés les parents, disparus les amis!

Maintenant, autour de moi le gris domine, et je croise chaque jour une population foisonnante et grisonnante de retraités plus ou moins âgés.

Certains de ces hommes et femmes veulent encore donner l’illusion d’un reste de jeunesse; d’autres offrent au regard leurs visages impavides, ceux-ci plus âgés se déplacent péniblement, et il y a ceux dont la tristesse est fixée dans le regard.

Aujourd’hui, il est bien là l’hiver de cette vie, et je dois songer aux changements à venir!

C’est maintenant que j’entre dans cette nouvelle et dernière saison de la vie à laquelle je ne suis manifestement pas préparé.

Les maladies de la vieillesse sont bien connues pour la plupart, que pourrais-je craindre

Au fil des jours, le corps va sans doute s’affaiblir et souffrir, et mes forces vont décliner.

Qu’en sera-t-il de mes facultés cognitives?

Pourrais-je encore accomplir longtemps, les petites choses indispensables à la vie courante?

Aujourd’hui, il est bien là l’hiver de cette vie, je sais qu’il habite bien chez moi ici!

J’ignore combien de temps ma saison va durer; mais une certitude s’impose, à sa fin, le voyage vers l’inconnaissable va débuter, et je me dois d’être prêt à le réussir.

― J’ai Au Cœur Une Foule De Regrets Et De Remords Non Apaisés…

Je n’ai fait pendant ces années passées, aucune belle chose pour les êtres aimés et pour ceux qui ont compté et marqué ma vie.

J’aurais pu au moins laisser, ne serait-ce qu’un bon souvenir de ma présence sur leur chemin, mais il n’en est rien.

En cherchant inconsciemment des dérivatifs pour combler le vide de mon existence, et en m’investissant au-delà du raisonnable dans le travail, j’ai ignoré la vie de ceux qui m’entouraient…

Que dire encore, de ces fautes et des erreurs qui ont jalonné mon parcours de vie; tant sur le plan privé, que dans les activités professionnelles…

La manière dont j’ai vécu ma vie est plutôt affligeante, il n’y a vraiment rien que je sois fier d’avoir accompli.

Aujourd’hui, la porte de mon hiver est grande ouverte, il est vrai que la vie d’ici est terriblement courte!


Vendredi 16 Février 2018


Aron O’Raney —