17 mars 2020

Perdus de vue…




Où sont partis ceux que j’aimais, ceux qui ont cheminé avec moi, sur le sentier chaotique de cette vie ?


Partis les parents qui m’ont tout donné, partis les proches et ces amis, que j’ai sans doute mal aimés. 

Aujourd’hui, seuls subsistent dans la brume du passé, mes fragiles souvenirs.

Où sont-ils, et que sont devenus, ceux que j’ai connus, ou aimés dans cette vie ; ces compagnons de voyage, avec qui j’ai vécu quelques douloureuses épreuves, et les traversées du désert…

Vivent-ils, que font-ils, sont-ils heureux, sont-ils de ce monde ; ces êtres connus ou peu connus, qui ont traversé ma vie un fugitif instant, à une certaine époque, pour une période, ou qui sont partis pour leur dernier voyage, derrière la porte de l’inconnaissable.

Il y a certainement ceux, qui ont tourné les pages, clos les chapitres et fermés le livre, et pour beaucoup d’autres surement, il y a eu les renoncements, la fuite, ou un départ contraint vers de lointains horizons.

Mes pensées s’agitent souvent, allant et venant d’un tel à tel autre, et parfois arrive jusqu’à moi la triste nouvelle de la disparition, d’un proche ou d’une connaissance de jadis. 

Dans les nuages de l’irréel, les êtres aimés ayant accompagnés et animés l’enfance, l’adolescence et davantage encore, m’apparaissent, s’en vont et reviennent, tels qu’ils étaient, témoins du passé qui refuse de se fermer.

Mes souvenirs s’entassent pêle-mêle dans la valise du grand questionnement récurrent. 


Le long de la corde à mille fils, ma vie court et s’effrite au fil du temps et des événements. Jours après jour, ma destinée se forme, se dessine, et s’affine au bout de l’échelle de vie.

Étrange, mais peut être simple, et compliquée sans doute par moi-même, cette vie qui m’a été donnée, ou prêtée pour un temps incertain. 

Chacun arrive au monde ici ou là, bien doté, ou fort démuni, pauvre ou riche d’esprit, et enfin, avec le continuum d’un fardeau ou du bel héritage ancestral reçu.


— Mardi 17 mars 2020


Aron O’Raney —