20 juillet 2024

Témoignage… Oran, Juin 1962


Le Général Franco Et Les Pieds Noirs; Une Page Peu Connue De Notre Histoire...


Les 29 et 30 juin 1962, l’Espagne du général Franco vint secourir des Oranais malmenés par les sbires du général Katz, en affrétant deux ferrys, «le Victoria »  et « le Virgen de Africa ».


Pour accoster le long des quais d’Oran, il fallut longuement parlementer avec les autorités françaises plus que réticentes et oser l’ultimatum à la France, en risquant ainsi un grave incident diplomatique…



Le 30 juin, à dix heures du matin, malgré l’opposition de Charles De Gaulle, le général Franco donna l’ordre à ses capitaines d’embarquer la « Misère Humaine » qui attendait depuis des jours sous un soleil torride, et sans la moindre assistance, un hypothétique embarquement vers la France.


Franco prévint de Gaulle qu’il était prêt à l’affrontement militaire, pour sauver ces pauvres gens sans défense abandonnés sur les quais d’Oran et menacés d’être exécutés à tout moment par les barbares du FLN; joignant le geste à la parole, il ordonna à son aviation et à sa marine de guerre de faire immédiatement route vers le port d’Oran.


Finalement, face à la détermination du Général Franco et craignant un conflit armé, De Gaulle céda. Le samedi 30 juin, à treize heures, les deux ferrys espagnols purent accoster et embarquer deux mille deux cents passagers hagards, quatre-vingt-cinq voitures et un camion.



Lors de l’embarquement, les courageux capitaines espagnols durent cependant, s’opposer à la montée sur les bateaux d’une compagnie de CRS, qui voulait répertorier et identifier tous les passagers, et interpeller aussi les membres fichés de l’OAS.


Les deux capitaines expliqueront plus tard n’avoir jamais compris l’attitude arrogante et inhumaine des autorités françaises, dans une situation dramatique qui relevait essentiellement de «l’assistance à personne en danger de mort ».


Finalement, contre vents et marées à quinze heures trente, les quais du port d’Oran, noirs de monde se vidèrent et les bateaux espagnols très surchargés prirent enfin le large, à destination du port espagnol d’Alicante.


Pendant cette traversée se mêlèrent les larmes de détresse, de chagrin, et de joie de ces pauvres gens en route vers leur nouvel exil, mais bien conscients d’avoir échappé au pire qui soit…


Quand, enfin, la côte espagnole fut en vue, une liesse générale s’empara de ces « réfugiés » qui s’époumonèrent à crier avec des sanglots dans la voix « Viva España !»… « Viva, Franco !».


Ils avaient, pour bon nombre d’entre eux, échappé à une mort initiée par les autorités françaises. 


Jamais ils ne l’oublieront !


En Mémoire De Jean Lopez, Coiffeur À Aïn-El-Turck (Corniche Oranaise), Qui Devait Assurer Mon Embarquement Et Mon Accompagnement Jusqu’en Métropole Car J’avais quinze Ans À Cette Époque.


Jean Lopez Fut Enlevé Précisément Au Port D’oran Par Des A.T.O, ces Auxiliaires de Police du F.L.N Égorgeur. Nul ne le revit jamais…


A son épouse et à ses deux filles, avec toute ma reconnaissance et mon affection.




 José Castano —

Publié le 30 juin 2018