12 septembre 2011

Albert Camus Et Lourmarin


« 30 septembre 1958, Un mois passé à revoir le Vaucluse et à trouver une maison. Acquis celle de Lourmarin. »
(Albert Camus, Carnets III, éd. Gallimard, 1989, p.258)

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Albert Camus est à la recherche d’une maison.

Nous sommes en septembre 1958, et l’écrivain est sur le point d’acheter la demeure du Docteur Olivier Monod, chirurgien.

C’est dans une ancienne magnanerie que Camus, Francine son épouse ainsi que leurs deux enfants, vont trouver un cadre à leur nouvelle vie. 

De sa terrasse, Camus peut observer les montagnes du Luberon qui lui rappellent les plaines et les montagnes d’Algérie.

Du Ballon Rond

« J’appris tout de suite qu’une balle ne vous arrivait jamais du côté où l’on croyait. Ça m’a servi dans l’existence […]. »
(Roger Grenier, Albert Camus Soleil et Ombre, Paris, éd. Gallimard, 1987, p. 14)

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L’auteur de la Peste se passionne très tôt pour le ballon rond (dès ses quatorze ans).

Il débutera à l’Association sportive de Montpensier, puis occupera le poste de gardien de but de l’équipe des juniors du Racing Universitaire d’Alger.

Plus tard , il assistera régulièrement aux matchs de l’équipe de football de Lourmarin, disputés par la jeunesse sportive locale.

Il lui arrivait même de prendre un café avec eux à la terrasse de l’hôtel Ollier.

Tout Prés de L’Eglise

« Ce n’est pas une femme de ménage que j’ai, c’est une soeur. » 
(Olivier Todd, Albert Camus une vie, éd. Gallimard, 1996, pp. 737-739)

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Suzanne Ginoux travaillait pour les Monod, c’est-à-dire lesAnciens propriétaires de la maison achetée par Camus en 1958.

Âgée de près d’une quarantaine d’années, Suzanne et son époux
Léonce, habitaient dans la même rue, à proximité de l’église.

Proche de Francine Camus pour laquelle elle travaillait, madame Ginoux était considérée par cette dernière comme une véritable confidente.

Du Chateau De Lourmarin

« Je ne puis lire aujourd’hui ces vers anciens, sur la gorge du Luberon, que commande le château de Lourmarin sans penser aux poèmes de Bosco »
(Jean Grenier, Cum Apparuerit, Les Terrasses de Lourmarin,1930, pp. 25-30, 1930)

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Camus découvrira la Provence depuis Alger à travers les yeux de son mentor et ami de 15 ans son aîné, Jean Grenier.

Ce dernier avait connu Lourmarin dans les années 1920, et avait été pensionnaire de la Fondation Laurent-Vibert en 1930 et 1931.

Ami de Bosco, Grenier gardera de solides attaches à Lourmarin. Camus, séduit par les descriptions du village par son maître dans Cum Apparuerit, s’installera en 1958 dans ce village.

Hôtel Ollier

« Il fréquentait la table de l’hôtel Ollier […], mais pour garder l’incognito, il utilisait un pseudonyme. »
(Robert Ytier, Henri Bosco une vie, éd. Aubanel, 1996)

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C’est dans ce lieu chargé d’histoire, acheté par Ludovic Ollier en 1892, que dès 1946 Camus allait retrouver son ami Jules Roy afin de partager un repas.

Rires, amusements venaient agrémenter des moments légers.

Ciel Et Terre

« […] j’ai senti parfois le goût vert et fugitif d’un bonheur immérité. Ciel et Terre étaient alors réconciliés. »
(Albert Camus, La Postérité du Soleil, manuscrit en date de 1952, publié par E. Engelberts, en 1965)

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Dans une préface de La Postérité du soleil d’Albert Camus, datée de janvier 1965 et intitulée « Naissance et jour levant d’une amitié », René Char montrera à quel point l’amitié qui l’a uni à l’écrivain était sincère et profonde.

Il écrira que cet homme n’était pas un étranger parmi les autres : ce ton tantôt ironique tantôt grave, cette discrétion subite dans les échanges aura définitivement traversé le Ciel et su toucher le cœur du poète derrière son carreau.


— 12 septembre 2011

▲ Aron O’Raney —