Le cerveau est rempli de plastique : des scientifiques découvrent l’impensable ! Nous sommes faits de chair, de sang… et de polyéthylène.
— La pollution plastique est certainement l’un des plus gros maux de notre siècle ; ce matériau, autrefois béni par le peuple et les industriels ; littéralement, fait étouffer nos écosystèmes. Omniprésent dans les océans, il est aussi présent dans les sols, les rivières, dans l’air que l’on respire et dans les organismes vivants.
— Nous n’échappons pas à cette contamination, puisque celui-ci est aussi présent dans notre organisme, sous forme de microplastiques (particules de moins de 5 mm) : poumons, foie et même notre cerveau. Un fait confirmé de nouveau par une étude publiée le 5 février dans la revue « Nature Medicine », dont les résultats font vraiment froid dans le dos.
≈ Le cerveau humain : une décharge sauvage de plus
— Les analyses ont été effectuées sur 52 échantillons cérébraux post-mortem et les scientifiques ne s’attendaient certainement pas à tomber sur de tels résultats : la concentration en micro et nanoplastiques (particules de moins de 100 nanomètres) y est de sept à trente fois supérieure à celle mesurée dans les reins ou le foie.
— Pour vous donner un ordre d’idée, la quantité retrouvée dans un échantillon moyen équivaut à celle d’une cuillère en plastique, précise Matthew Campen, auteur principal de l’étude. « Nous travaillons d’arrache-pied pour affiner nos mesures et parvenir à des résultats plus fiables », explique-t-il.
— Les chercheurs ont concentré leurs observations sur le cortex préfrontal, zone impliquée ; entre autres ; dans le comportement et la prise de décision. Les débris identifiés sont majoritairement composés de polyéthylène (C2H4)n, un polymère utilisé pour la fabrication de sac, d’emballages alimentaires ou de bouteilles d’eau.
≈ Des implications sanitaires encore floues
— Les scientifiques ont noté une corrélation, qui, pour l’instant, reste encore à confirmer. Parmi les 52 échantillons, 12 d’entre eux appartenaient à des personnes atteintes de démence et ceux-ci présentaient des taux de nanoplastiques plus élevés. Néanmoins, comme le souligne Jaime Ross, professeure assistante en neurosciences à l’Université du Rhode Island, non impliquée dans l’étude : « Nous ne pouvons pas affirmer que les micro-nanoplastiques sont responsables de la démence ».
— Cette accumulation pourrait être une conséquence de la maladie, la barrière hématoencéphalique (structure qui protège le cerveau en contrôlant strictement le passage des substances entre le sang et le tissu cérébral), étant souvent altérée chez les patients atteints.
— L’étude a également mis en évidence une augmentation des concentrations entre 2016 et 2024, une répercussion plus que probable de la pollution plastique toujours plus importante qui souille notre environnement. En revanche, un fait positif (c’est relatif, mais on prend quand même au vu des résultats) a été relevé : aucune différence de concentration n’a été observée entre les cerveaux jeunes et âgés. Ce qui suggère une possible élimination naturelle de ces particules par l’organisme.
— Pour autant, ces conclusions sont vraiment catastrophiques. Alors que nous nous prélassons dans notre confort moderne toujours plus technologique, bercés par l’illusion d’un progrès infini, notre cerveau se transforme lentement en dépotoir. C’est assez ironique quand on y pense : nous qui, nous pensons si évolués, finissons par ingérer les déchets de notre propre « civilisation ».
— Jeudi 13 février 2025
■—Camille Coirault —